L'INITIATION AU LAC

Publier le 4 mai 2023 par AJMM

Episode 1

Linitiation_Au_Lac ep 1

– Maman!
– Oui mon fils
– Devine quoi ?
– Tu as encore raté ton examen n’est ce pas ? Ton père va seulement te tuer aujourd’hui. Trois fois Abdel ? Trois fois ?
 Je me mis à sourire lorsque ma mère se mit a se lamenter sur ma situation qu’elle trouvait désormais habituelle toutes les années.
– En plus ça te fait sourire. Tu vas bien sourire tout à l’heure quand ton père va te toucher ! Je ne veux même pas être témoin de ce massacre.
 Je cherchais le moyen de lui annoncer la bonne nouvelle. Oui j’avais réussi ! Mais je ne voulais point lui dire de façon simple que j’avais eu mon examen, je voulais qu’elle ait cette expression de surprise totale.
– Abdel chaque jour, on te demande d’étudier mais tout ce qui t’intéresse c’est le dehors! Tu vas bien dire ça à ton père tout à l’heure.
– Maman, on s’était entendu que lorsque j’aurai mon examen, je choisirai l’université dans laquelle j’aimerai aller étudier n’est ce pas ?
– Que tu auras cet examen quand ? La dixième fois ? Mieux tu cherches déjà le travail tu fais! Même la moto !
– J’espère donc que personne ne va m’empêcher de partir fréquenter à DANG, l’université de Ngaoundéré. L’une des plus belle au Cameroun.
 C’est à partir de l’expression de mon visage après mes dires que ma mère soupçonna ma réussite. Elle s’arrêta de se lamenter et me regarda droit dans les yeux et me posa cette question.
– Tu as eu ton bacc ?
– Maman, j’ai maaangé cet examen le tour ci.
 Les lamentations devinrent des cris joie en l’espace de quelques secondes. Ma mère se mit dehors et alerta les voisins en scandant mon nom comme celui d’un héros. Elle était inarrêtable et sa joie était débordante.
 Je n’avais point de force pour calmer cette femme ce jour, je la laissais exprimer toute cette joie qui autrefois était tristesse.
 Ma mère mélangeait les mots entre bénédictions et mon futur. Elle me voyait comme un futur président et tel que c’était lancé, je ne comptais point la décevoir.
 Pendant ce temps, mon père au bureau, ancien policier ne s’attendait à rien de bon venant de moi. Il avait enlevé tout espoir et avec moi il n’assurait que son rôle de père qui était celui de m’éduquer en m’envoyant à l’école.
 Je me souviens un jour, il m’avait dit que tant qu’il travaillera et qu’il aura la force de me payer l’école, alors il le fera mais le jour où tout s’arrêtera , alors je saurai ce que je ferai de ma vie sans compter sur lui.
 Des paroles blessantes d’un parent. Pourtant je ne demandais que du bonheur et de la réussite afin de voir de la joie sur leurs visage. Eux, fiers de moi.
Ce jour, il était au bureau, je ne sais même pas si il se souvenait du fait que j’attendais les résultats. Il ne me parlait même pas de ça, surtout qu’il disait ne plu être intéressé.
 Il rentra ce jour à la maison et trouva ma mère qui avait presque ouvert un bar à la maison, bien sûr avec des voisins. Il s’arrêta devant la porte avec un air ébahi pour ne dire surpris et visita toute la pièce d’un regard.
 Le temps pour lui de poser la question de savoir ce qui se passait chez lui, ma mère avait déjà bondit sur lui en criant.
– Ton fils va à l’université !! Ton fils a eu son examen.
 Sa malette à la main, mon père la laissa tomber et resta figé, le regard posé sur moi pour ensuite m’ouvrir ses bras afin que je vienne m’y fondre.
 Combien d’années, je n’avais point reçu un geste affectueux de la part de mon père ? Combien d’années, je n’avais plus humer le parfum de mon père ? Je n’ai pu supporter, j’ai fondu en larmes sur son torse.
– Je te promets que je serai un grand homme désormais et je ne te décevrai plus! Donne moi une nouvelle chance papa! Je t’en prie !
 Mon père me tint par mes épaules et me dit
– Tu es mon fils et je t’aimerai toujours! Je ne t’ai jamais détesté sinon je me serai délecté de toi. J’ai juste voulu que tu comprennes, que tu sois sage et que tu deviennes un homme.
 Ce moment je ne l’oublierai jamais, surtout lorsqu’il me serra à nouveau dans ses bras.
 Une soirée très animée mais surtout alcoolisée. Chacun avait le droit de se servir autant de fois qu’il le souhaitait et moi je voyais déjà mon futur et mon avenir.
 J’étais là, sans être là !
 Plusieurs jours sont passés. L’euphorie arrivait à son terme. Place maintenant à l’avenir. Papa m’appela et je fus d’ailleurs surpris qu’il n’avait point oublié que je voulais aller fréquenter ou alors poursuivre mes études à DANG plus précisément Ngaoundéré…
– Tu comptes faire quoi maintenant ? Tu iras toujours à Nagoundéré ?
– Oui papa! Je n’ai que cette pensée là depuis que j’ai lu mon nom sur le barbillard
– D’accord ! Je pense que c’était une promesse et je ne saurai vraiment t’empêcher de suivre ton rêve. Toi seul tu sais ce que tu as vu là-bas.
 En réalité, moi même je ne savais pas ce que j’avais vu dans cette université. Tout ce que je sais c’est que je devais y aller coûte que vaille.
J’en mourrai d’envie.
 Je souhaitais que la rentrée reprenne rapidement afin de rejoindre cette nouvelle ville et cette nouvelle culture.
 Je sortais ce jour acheter mon lit quand j’entre dans un taxi bizarre. Après avoir moi même chargé mon lit dans la malle, j’entre pour la maison lorsque je sens, quelque chose d’étrange autour de moi.
 Je me retourne mais je ne suis qu’avec le chauffeur, un vieux papa qui m’a l’air inoffensif. Je vérifie encore très bien le taxi et je suis rassuré.
 Tout va bien!
Un moment pendant qu’on roule, le taximan met une musique très populaire à Ngaoundéré, une musique que je récite tantôt. Et là, il est surpris lorsqu’il me voit et m’entend mimer la musique…
– Fiston tu connais aussi ?
– Biensur papa! C’est Baladji Kwata le meilleur groupe de musique.
– Ah oui. Ce sont mes fils, je les ai vu grandir
 Que le temps passe vite… Aujourd’hui ce sont de grandes stars à Ngaoundéré et je suis tellement fièr de leur parcours
– Alors comme ça, vous les connaissez ?
– Bien sur…
– J’aimerai bien les rencontrer quand j’y serai.
– Ah bon ? Tu iras à Ngaoundéré ?
– Oui. J’ai eu mon examen et c’est là-bas que je compte y faire mon université.
– Une très bonne ville.
 Je ne savais pas que c’est à partir de ce moment que mon histoire allait commencer. Je ne savais pas ce papa n’était pas là juste pour me déposer mais avec d’autres plans.
 En disant sa dernière phrase, il ouvrit la boite à gang et de là, il sortit une kola. Il la cassa en deux et me remit une partie en disant.
– Faudrait déjà t’habituer à partager tout ce que tu as lorsque tu es avec des gens. C’est la culture des habitants de Ngaoundéré. Tiens!!
Il me remit une partie pour que je la mange. Au vue de la familiarité qu’on s’était créé il y’a si peu, je ne vis pas l’intérêt de refuser. En plus il s’agissait d’un père…
– Merci.
 Eh hop! J’avalai la kola après l’avoir bien mâchée…
A SUIVRE….

Episode 2

Linitiation_Au_Lac ep 2

A l’instant rien ne s’est passé. J’ai terminé ma kola et je suis arrivé devant notre concession. Il m’a même demandé de ne pas payer, chose surprenante.
– Lorsque tu arriveras à Dang, cherche surtout à aller saluer le grand MBELOU et dis lui que c’est BABA qui t’a envoyé
 Tellement il avait été gentil envers moi que j’acceptai et je promis de le faire dès que j’y serai. Il démarra sa voiture, sans plaque d’immatriculation et s’en alla.
 Mon père qui sortait de la maison me demanda de quoi je parlais avec le taximan mais je lui repondit que rien de méchant, ni de mauvais.
 Il m’aida donc à transporter mon futur nouveau lot et on le plaça à l’intérieur à côté des affaires que j’étais censé emporter dans quelques jours.
 C’était incroyable la façon donc j’étais excité. Chaque jour, je souhaitais qu’arrive la nuit afin que nous soyons et enfin pour que le jour dit arrive.
 Nous sommes donc à deux jours de mon fameux et long voyage. Je marche pieds nus sur une plage rempli de sable, et j’entends des voix qui proviennent de quelque part.
 Je regarde derrière moi et je me rends compte que personne ne me suit, je suis tout seul. Je continue de marcher et je suis à nouveau les mêmes voix puis des bruits comme des ustensiles mais je ne maîtrise toujours point la provenance de ce son qui commence d’ailleurs à me faire douter un peu.
 Ce qui s’en suivent, ce sont des rires, des rires aux éclats. Mais cette fois, je m’arrête, je tends l’oreille pour mieux capter et je me rends compte que depuis que je marche là, se trouve un grand lac.
 C’est étrange car je ne l’ai pas vu depuis. A t’il soudainement apparu ? Je me pose la question. Sauf que le pire est le constat que je fais qui n’est d’autre que la provenance de ces bruits vient du fond du lac.
 Je suis tenu devant le lac en question lorsqu’il commence à tourner, créant ainsi un tourbillon qui se met à aspirer tout sur son passage y compris moi.
 N’ayant nulle part où m’agripper, je crie à l’aide et au secours lorsqu’une main attrape la mienne… Je ne vois pas de visage, juste cette main qui me tient fermement par le poignet et d’un seul coup me tire et c’est ainsi que je me réveille de cet horrible cauchemar.
 Je transpire à grosses gouttes comme si j’avais vécu une étrange réalité mais je suis rassuré lorsque je me rends compte que sur mon lit ,assis, je suis.
 Je regarde à gauche
 Je regarde à droite
 Je regarde en l’air
 Je regarde sous mon lit  
Tout va bien !!
 J’ai subitement très soif et ma bouche est amère comme si j’avais mangé la kola. Je me souviens juste que la dernière fois que j’ai mangé cela c’était il y’a presque un mois dans le taxi de ce père.
 Alors d’où sort ce goût amère et acide sous le palai de ma langue et partout dans ma bouche ?
 Je me retrouve à la cuisine et je bois presque deux litres d’eau. Je suis moi même surpris par moi mais j’ai soif alors je dois boire.
 J’ai deux bouteilles vides devant moi et je me demande si c’est moi qui les ai toute vidées.
 Je retourne dans ma chambre et je fais un constat, j’ai du sable sous mes pieds. Ça ne me dit rien car je les nettoie et bien sûr je me couche pour ensuite me rendormir.
 Tout est calme.
 Le voyage est long me dit mon père…
– Plus de 12h de voyage. Tu devrais arriver plus tôt pour te trouver une chambre. J’ai préféré que tu restes près de l’université car la ville se trouve un peu loin. Un collègue t’attendra à la gare et te conduira à ta cité. Tout est géré. Tu n’auras qu’à t’installer comme le grand garçon que tu es devenu
 Des mots liés aux actes, j’étais déjà dans le train pour rejoindre ma nouvelle ville… Les adieux n’étaient faciles et je savais que la distance nous causera du manque car je m’en allais très loin de mes parents.
 Papa avait voulu que j’ai le confort le plus grand puisque c’était ma première fois. Homme en tenue de son état, il me négocia un wagon où je pouvais dormir communément appelé wagon-lit
 À l’intérieur j’avais trouvé un jeune garçon qui retournait plutôt chez lui à Ngaoundere et j’ai pris ma place.
 Place au voyage maintenant…
C’était extrêmement long, je me suis couché, j’ai sillonné les couloirs mais je pensais qu’on ne devait pas y arriver.
 En pleine j’eus cette envie d’uriner. Alors normalement je me lève et je vais aux toilettes. Les toilettes du train.
 A ce niveau, il y’a une jonction qui lit des wagons et ça se voit clairement. Net en y arrivant j’ai l’impression de voir quelqu’un qui détache ces jonctions et saute sur les rails.
Je crie mais j’ai l’impression qu’il est trop tard jusqu’à ce que je me rende compte que c’était une illusion. Le train est intact , les wagons n’ont point bougés.
 Je m’essuie le visage et j’essaye de reprendre mes esprits. Je traverse le couloir et je vais me mettre à l’aise puis je rejoins ma chambre où je me rendors jusqu’au petit matin.
 Les secousses et les arrêts, je ne les ressens pas… Je suis profondément endormi et je me souviens que je ce soit là, je suis encore dans un songe mais je ne me rappelle plus exactement.
 Plus tard, on vient nous annoncer que nous serons bientôt dans la ville de Ngaoundere et que nous devons surveiller nos bagages afin qu’on ne les perde pas.
 Je n’ai que mon petit sac, le rest de bagage se trouve quelque part dans le train. Je descends du train une heure par là après et me voici à la garde Ngaoundéré.
 L’émotion, la joie et l’envie sont au rendez vous. Je suis lesquelles ébahi avec les yeux qui se baladent dans toute la gare quand j’entends mon nom.
– Abdel !
 Je me retourne en sursaut et je vois un monsieur en tenu venir vers moi. Ça doit sûrement être l’ami de mon père me dis je…
 Il s’approche de moi et attrape ma valise.
– Laisse moi t’aider ? Ça va ? Tu as bien voyagé ?
 Son visage me dit quelque chose mais je ne me rappelle pas vraiment. Sûrement quelqu’un qui avait pour habitude de venir à la maison rendre visite à mon père.
– Je vais bien tonton. Merci.
– Suis moi!
Il tire la valise et moi je suis derrière lui comme une poule avec son poussin.
 Une camionnette nous attend, il me laisse et me demande de l’attendre. Il retourne à la gare et quelques minutes plus tard, il revient avec mes effets qu’il charge dans la camionnette et plus tard nous allons démarrer pour l’université où je dois loger désormais….
A SUIVRE….

Episode 3

Linitiation_Au_Lac ep 3

L’ami de papa m’adopta et ça dès le premier jour je l’avais su… Il m’installa quand nous sommes arrivés exactement où mon père m’avait dit, il m’aida même à placer mon lit et me donna des idées pour arranger ma chambre… Je n’avais presque rien fait mais ma chambre ressemblait déjà a quelque chose grâce à lui.
 Je crois que pendant qu’il travaillait, il me racontait l’histoire de mon père qui l’avait pris comme un petit frère lorsqu’il était aussi entrer dans la police et il m’expliqua que pour lui, c’était juste un honneur de pouvoir rendre la pareil à ce dernier.
 Je le remerciais et je lui promettais d’être très assidu car apparemment papa lui avait demandé de veiller sur moi et de me corriger si il le fallait.
– Tu sais, ton père ne m’avait pas cajolé ! Si il devait frap*per sur une personne à tout moment qu’il en avait l’occasion, c’était moi. Je le détestais tu vois mais après je me suis rendu compte que c’est quelqu’un qui m’aimait en fait ! Aujourd’hui je suis un homme c’est grâce à lui. Et si je dois le faire pour toi alors je le ferai
 Je souriais seulement mais intérieurement aussi, je me disais que je n’avais pas besoin de quelqu’un qui devait encore être derrière moi comme ma mère ou mon père. Si j’étais venu même ici c’était aussi pour savoir ce que la liberté faisait même comme je devais le regretter bientôt.
– Voila. Je pense que tu peux d’abord dormir. On verra le reste après! Si tu as un soucis! Tu m’appelles.
 Il me passa son numéro et plus tard il sen alla…
 J’étais épuisé pour dire la vérité. Donc dès qu’il était sorti de la chambre, je suis directement tombé sur mon lit et je me suis endormi.
 Ça faisait du bien d’être allongé et étirer son corps alors j’en profitais…
 L’école était censé débuter dans quelques jours mais bien évidemment je devais prendre acte de mon nouvel environnement. Alors un matin je suis sorti pour me balader.
 Remarquant mes pas, j’étais entrain d’avancer tout doucement, visitant l’université, ses bâtiments et ses structures. C’était beau, c’était grand, comme sur les photos que j’avais vues.
 J’ai visité l’amphi des premières années et bien évidemment le mien après m’être renseigné… Je me suis même assis et j’ai simulé un cours…
 Je me voyais répondre et parler au professeur avec des élèves autour de moi et là, il entra, mon ami.
– Hey toi, tu fais quoi là ?
 Je m’étais effrayé car j’étais très discret et dans mon rôle d’étudiant.
– Je ne fais rien!
 Lui avais je répondu.
– Tu es nouveau n’est ce pas ?
– Oui
– Même dans ta façon de parler on sent que tu n’es pas de cette ville. D’où viens tu ?
– Moi, je viens de Yaoundé ?
– Et tu es venu à Dang ?
– Oui
– Tu es donc désormais un Danois
– C’est quoi un Danois s’il te plaît
– Les étudiants de Dang!
 Ça m’avait amusé et c’est ainsi que je me mis à rire et lui aussi. Voici donc comment nous deviendrons amis Fayel et moi…
 Je suis allé le rejoindre plus bas et nous nous sommes mis à parler. J’ai appris qu’il était originaire de la ville, né et grandi ici. Sauf que lui, il reprenait la première année.
– Je reprends donc à cause de la maladie… Je n’ai pas pu composer car à tout moment j’étais malade.
– Et maintenant ça va mieux ?
– Bon ça va! On attend la nouvelle année pour voir comment est ce que ça va se passer!
– J’espère que ça se passera bien!
– Je l’espère aussi.
 Ajouta t’il pour clore ce débat de mauvais souvenirs.
– Sinon tu vis où ?
 Me demanda t’il.
– Je ne suis pas loin du campus
– Ah d’accord.
– Et toi ?
– Ah je suis là ! Tantôt je reste ici, tantôt je vais vers la ville.
– Vers la ville! Ici ce n’est pas la ville ?
– Non! Ce n’est pas la ville en quelque sortes
– D’accord
 Sans toutefois le savoir, mon apprentissage venait de commencer. J’étais entrain de découvrir des choses.
 Nous ne vîmes passer le temps que l’heure de rentrer arriva et c’est Faure qui me dit.
– Tu n’as pas très froid ?
 Effectivement je mourrai de froid, mais j’aimais tellement sa compagnie que je ne souhaitais pas m’en séparer.
– Il faut que tu rentres !
– Si c’est à cause du froid, ne t’inquiète pas pour moi.
– Non! Rentre! Tu ne devrais pas être dehors à cette heure pour un nouveau
– Les nouveaux ont une heure à laquelle ils restent ici ?
– Faus juste ce que je te dis! Demain je vais te chercher et on va poursuivre notre discussion
 Plus il parlait, plus je ressentais le froid me pénétrer les os mais je ne souhaitais pas rentrer chez moi maintenant.
– Abdel rentre et surtout ne t’arrête nulle part. Va et ferme ta porte tu te couches! Peu importe ce que tu vas écouter , ne sors pas
 Était ce encore de la souciance ou alors des ultimatums ? Je m’étais perdu dans cette question. Mais je respectai quand même ce qu’il venait de me dire.
 Je suis rentré à la maison.
 Avant de sortir du campus, je me suis retourné pour voir où il était passé car lui, puisqu’il était resté assis devant la véranda sur laquellle nous nous trouvions, je le vis cette fois marcher vers un coin désert de l’université. Je ne savais pas encore où il allait exactement mais ce que je sais c’est que lorsqu’il me décrivait le campus, il m’avait dit que de ce côté là se trouvait le lac de Dang.
 Qu’allait il faire de ce côté là ? Est ce que ses maisons se trouvaient de ce côté ? Je n’en savais encore rien!
 J’ai juste respecté les consignes de mon nouvel ami et j’ai continué à marcher vers la maison.
 Arrive devant ma porte à la cité, j’entends derrière moi.
– Le voici, il est de retour!
Qui c’est ? Je ne sais pas! Mais je sais que j’ai eu peur! Mais alors très peur!
A SUIVRE….

Episode 4

Linitiation_Au_Lac ep 4

Je m’effraye littéralement et lorsque je me retourne, je vois Fatou, une jolie petite fille. Je n’avais jamais vu une aussi belle créature de toute ma vie.
 Elle était noire, avec des belles dents blanches et des courbes comme j’aime. Petite de corps et élancée, Fatou avait des fossettes lorsqu’elle souriait.
 Au vue de cette belle créature devant moi, je ne pu m’empêcher de laisser la peur m’échapper afin de mieux la contempler et profiter de ce qu’elle tenait tant à me dire après m’avoir vue.
– Désolée de t’avoir fait peur !
 Me dit elle…
– Qui t’a dit que j’ai eu peur ?
– Ça se voit que tu as eu peur! Regarde comment tu t’es retourné. Et je suis sûre que ton cœur bat
– Mon cœur ? Hahaha! Tu peux venir vérifier.
 Fatou s’approcha de moi et posa son oreille sur ma poitrine pour écouter les battements de mon cœur… Sauf que ce n’est pas ce geste qui me marqua mais le parfum de ses cheveux doux et soyeux.
 J’avais même pris la peine de mes toucher indirectement… La douceur était juste inqualifiable…
– Ton cœur bat mille à l’heure. Et tu dis que tu n’as pas eu peur ?
– Le cœur ne bat pas juste parce qu’on a eu peur
– Et pour quelle autre raison ton cœur battrait t’il ?
– Tu me laisses juste sans voix! A cause de toi je viens de croire au coup de foudre
– Hahaha! Tu es malade toi! Je me nomme Fatou
– Abdel !
– Le nom de mon grand frère.
 En disant cela, elle afficha une mine triste… Je lui demandai donc pourquoi et elle me dit.
– Mon grand n’est plus de ce monde en fait! C’est pourquoi ça me fait juste bizarre de suivre son prénom.
– Je suis désolé pour lui.
– Ce n’est pas grave! Sinon, je suis venue te dire que j’ai fais le couscous avec la sauce foléré.
– Sauce foléré ? Ça se mange ça ?
– Bah oui. Tu peux venir goûter si tu veux!
 Qui étais je pour dire non à l’invitation d’une si belle fille ? Je n’avais pas ouvert ma porte que j’étais déjà entrain d’aller chez elle.
 Une belle petite chambre bien entretenue qui avait un excellent parfum et qui bien sûr était extrêmement propre…
– Bienvenue chez moi. Tu peux t’asseoir.
 Il n’y avait pas de chaises. Mais j’avais déjà suivi que chez eux, ils s’asseyaient à même le sol. Je me suis assis et elle m’a servi un très bon plat.
 Dès que j’ai goûté cette fameuse sauce, je suis tombé directement amoureux. Non seulement de la personne mais aussi de la fille qui l’avait cuisinée.
– C’est excellent ça! Je n’en avais jamais mangé
– Bon appétit.
– Merci.
 Je me régalais comme un enfant avec son bonbon et elle était là à me regarder me lécher les babines…
 Je termine mon plat et elle me demande si j’en veux encore…
– Honnêtement si je ne devais que m’en tenir au goût, alors je t’en demanderai encore mais là, je n’ai même plus assez de place pour de l’eau.
 Elle me dit
– Je vais te faire boire du thé.
Elle vint avec un Thermos et me servit le thé le plus bon de cette terre. C’est vrai je n’en buvais pas constamment mais de ceux là que j’avais eu à boire, ceci était le meilleur.
 Elle par contre ne faisait que sourire. Elle était amoureuse et j’avais ta..pé à son Œil.
– Alors comme ça tu es nouveau ! Tu es venu étudier quoi exactement ?
– Comptabilité
– Cool. Moi je vais en deuxième année. Et cette année j’ai décidé de venir vivre près de l’université. La ville était un peu loin de chez moi.
– Ah je vois!
– Et comme je n’ai pas d’amis, je voulais savoir si tu pouvais être mon ami.
– Biensur que je serai ton ami ! Je le suis même déjà d’ailleurs ! Tant que je mangerai de très bons plats de la sorte alors…
– Su ce n’est que pour les plats ne t’inquiète pas! Tu pourras manger comme tu veux!
 On avait juste parlé ce soir de l’école mais je me mis à somnoler à un moment et effectivement je ne l’écoutais plus à la lettre.
 Elle le remarqua et me demanda d’aller me coucher. Elle me raccompagna devant ma porte et moi aussi j’allai me coucher.
 J’étais très content de faire ce genre de rencontre et je m’étais endormi , le cœur en paix et en joie. J’avais hâte de continuer à la connaître et lui dire que j’étais amoureux
 Pourquoi pas essayer une relation si il le fallait ?
 De toutes les façons, j’en avais pour plusieurs années ici et si j’aimais cette ville, alors je devrai également aimer les habitants en question.
 Cette fille me semblait être différente mais aussi parfaite pour moi…
 Cette sensation où le sommeil que je ressentais m’avait fuit était présente. Je ne trouvais plus le repos, je pensais seulement à elle et à notre mariage comme un bon jeune que l’amour était prêt à terrasser.
 J’étais débutant dans le domaine aussi , faut le dire…. Donc je ne savais pas vraiment comment m’y prendre mais j’avais la conviction que j’y arriverai.
 Quelques temps après, je finis par m’endormir et j’étais dans ce sommeil profond quand je rêve tout à coup de mon nouvel ami Fayel.
 Il est derrière moi, à mes trousses, il tient un bâton en guise de fouet dans ses mains et il me crie dessus en disant.
– Je t’ai dit de ne pas t’arrêter quelque part mais tu l’as fait ! Pourquoi tu l’as fait ? Pourquoi ?
 Moi aussi je suis entrain de courir en criant à l’aide et en lui demandant de ne pas me frapper avec son bâton… Dans ma course, je vais même jusqu’à lui expliquer que la fille en question m’a juste invité manger un plat.
– Je ne veux rien savoir! Lorsqu’on s’est séparé hier, je t’ai dit de ne pas t’arrêter quelque part mais tu l’as fait alors, je vais te fouetter.
 Derrière moi en courant, il ne fait que répéter ‘’ je vais te fou**etter ! Je vais te fou**etter !! ‘’
 En courant de toutes mes forces, je vis devant moi quelqu’un qui était assis et je reconnu la personne, il s’agissait du vieux taximan. Je me rappelai de son nom, alors je me mis à l’appeler
– BABA, sauve moi, sauve moi! Il veut me faire du mal ! Sauve moi je t’en prie !
 Lui il était assis et ne bougeait pas. C’est plutôt moi qui me battais pour le rejoindre… je ne faisais que courir , courir et seulement courir espérant m’échapper et rattraper le vieux père…

A SUIVRE….

Episode 5

Linitiation_Au_Lac ep 5

Le matin à mon réveil, je suis essoufflé comme si en réalité j’avais couru… Assis sur le lit, réfléchissant à ce que j’avais vécu, je me rends compte que en réalité, ce sont les coups à la port qui m’ont réveillé.
– Qui est ce ?
– C’est Fatou ! Tu dors jusqu’à 10h ?
– Fatou ? Attends je viens ouvrir !
 Directement j’oublie le rêve, je retrouve de l’énergie et je vais ouvrir la porte à Fatou. Elle a dans ses mains un panier.
– Comment tu vas ?
Lui demande je, avant d’ajouter…
– Tu es matinale !
 Elle de me répondre..
– Il faut bien qu’on mange… Je suis entrain d’aller au marché et je me disais que je pouvais te faire découvrir des coins où j’achète ma nourriture.
– D’accord! Laisse moi enfiler un pantalon.
 Fatou m’aurait demandé de l’accompagner en enfer en ce moment alors je l’aurai suivie… Je n’ai même pas brossé mes dents que j’étais déjà dans mon pantalon jeans et mon t-shirt pour accompagner la belle Fatou.
 Nous sortîmes de notre cité et nous nous mîmes à marcher en parlant comme toujours.
– Le marché, il est loin d’ici ?
– Non! On ira juste là, là et là !
– D’accord
– Pourquoi ?
– Bah je demandais juste !
– On dirait que tu a encore sommeil
– Non! J’ai juste eu une nuit où j’ai fait un cauchemard sinon rien de grave
– Et qu’est ce qu’il disait ton cauchemar ? Je suis curieuse.
– Bah rien d’interessant hein… Ce n’est pas important!
 Elle comprit que je ne souhaitais pas en parler alors elle n’insista pas. On se mit à acheter des vivres pour faire à manger et moi je m’étais proposé de faire le déjeuner comme je connaissais
 Donc j’ai aussi acheté du café, du lait et des œufs que nous nous empressâmes de rentrer manger.
 Moi même à la poêle et à la tasse, je tournais les œufs comme un expert et elle de me regarder faire en découpant les légumes dont je ne connaissais l’origine…
– C’est prêt ! Arrête de cuisiner et viens d’abord manger
– D’accord
 Elle vint et nous nous mîmes à manger comme des amoureux et dans ses yeux, ça se voyait clairement que je ne la laissais indifférent…
 Puis elle me posa cette question…
– Est tu déjà sorti avec une nordiste ?
– Non! Mais chaque chose a un début.
– Je suis musulmane tu sais et tu es le premier chrétien que je vois différemment des autres.
– Ah bon? Donc toi aussi tu n’es jamais sortie avec un gars d’une autre région.
– Les chrétiens principalement, je ne les laisse même pas m’approcher ! Même pas un peu.
– Et pourquoi moi ?
– Je ne sais pas! Juste comme ça!
– Tu es sûre ?
 Ce jour, il n’y eut plus de questions, ni de réponses mais un énorme baiser!
 Oui, nous nous embrassâmes. Même si à la fin elle fut gênée, on avait déjà fait ce dont nous avions envie elle et moi à ce moment.
– Pourquoi tu es gênée ?
– On s’est juste parlé hier et aujourd’hui on s’est embrassé ? C’est un peu rapide je pense !
– Rien n’est rapide quand deux choses doivent s’unir! Dis toi juste que le destin a précipité les choses.
– Les gars de Yaoundé et les belles paroles.
– C’est la vérité ma belle Fatou.
– S’il te plaît laisse moi cuisiner! Je ne veux pas terminer tard.
 Je ne m’étais pas détaché d’elle toute la journée. Je l’aidais même à cuisiner avec de petites taches et lorsqu’elle avait terminé,  nous avions mangé très bien et c’était très bon !
– Je ne sais pas si dans ce Ngaoundéré, il y’a quelqu’un qui fait la cuisine aussi bien que toi.
– Arrête ça ! Tu n’as pas encore mangé les plats de tout le monde pour dire ça !
– En réalité, je ne veux même plus manger les plats d’une autre personne. Je pense que Dieu m’a mis au bon endroit car il connaît mes exigences.
– Alors comme ça monsieur est exigent
– Ouais! Sur certains points! Ma mère est une grande cuisinière donc je suis assez pointilleux sur des plats. Je ne mange pas n’importe où et n’importe comment.
– J’ai donc de la chance.
– Énormément ! J’espère que ce n’est juste pas pour me rendre amoureux pour ensuite me montrer ton visage
– Je suis comme tu me vois là
– D’accord.
 Nous restâmes après le repas à se faire des petits câlins sans rien de plus mais aussi à parler de la ville. Elle me parlait de beaux endroits comme le bois de Mardock et le mont de Ngaoundere.
 Bien évidemment une visite était prévue dans chacun de ces endroits. Jusqu’à ce qu’ils se fassent tard, je n’avais pas remarqué cette journée passer.
 Je devais aller dormir.
Je me suis attendu à une invitation à passer la nuit ensemble mais elle m’avait encore accompagné devant ma porte et c’est avec un baiser mouillé et sucré qu’elle m’avait souhaité une très belle nuit.
 Content j’allais tombé sur mon lit et je repensais à tous ces événements de  la journée.
Je voulais lui parler mais je cherchais un alibi valable. En réfléchissant j’eus cette merveilleuse idée. Je me suis levé et je suis allé devant sa porte et je me suis mis à toquer.
 Je toquais sauf que personne ne répondais. Subitement j’ai entendu un grand bruit dans la cité comme une bombe #BOOM et le cri de quelque chose qui se fit entendre longuement comme un sifflet.
 Puisque Fatou n’avait encore répondu, je suis directement retourné en courant dans ma chambre. J’ai refermé derrière moi et je me suis emballé dans ma couverture…
Puisque mon alibi parfait était d’aller lui demander son numéro de téléphone , je trouvais a cet instant qu’il serait préférable de le faire le matin.
 Je n’allais pas mourir cette nuit à cause d’un numéro de téléphone que je pouvais avoir à tout moment…
A SUIVRE….

Episode 6

Linitiation_Au_Lac ep 6

Les cours étaient sur le point de débuter et bien sûr c’est là-bas que pour la première fois je devais revoir mon ami Fayel. Celui là qui passait son temps à me suivre avec les bâtons dans les rêves.
 Avec Fatou, les choses avançaient plutôt bien. J’avais dit à maman qui m’avait demandé de rester prudent.
#AU_TELEPHONE
– Les filles des ‘’ wadjos ‘’ tu sais que eux là-bas , ils se marient entre eux donc je ne veux pas entendre que on t’a egor..gé là-bas.
– C’est une grande fille maman!
– Et toi aussi tu es grand n’est ce pas ? En tout cas, je t’ai seulement dit.
– Ça ira!
– Et tu manges quoi là-bas ? La nourriture de maman ne te manque pas ? C’est parce que c’est loin que je ne peux pas t’envoyer la nourriture, sinon je mettais même dans les gamelles et j’envoyais.
– Mamaaan! La nourriture dans les gamelles? Ça va arriver comment ?
– Ah tu as la femme nooo? Est ce que ma nourriture t’intéresse encore ? N’importe quoi
– Bon maman je vais te laisser, je dois payer ma pension.
– D’accord mon fils. Prudence comme j’ai dit !
– D’accord maman !
 Avec maman c’était toujours ça. Vous n’ignorez rien sur nos mamans!
 J’allais donc avec Fatou pour payer ma pension comme tout le monde et alors qu’elle me montrait comment faire avant d’aller du côté de la ville pour voir sa famille, j’avais aperçu mon ami Fayel.
 Je priais pour qu’il ne m’ai pas vu mais trop tard, j’avais senti son regard sur moi et je ne manquait pas d’en parlé à Fatou.
– Mince! Il m’a vu !
– Qui ça ?
– Pfff! J’ai rencontré un garçon ici la dernière fois et il me fait très peur honnêtement.
– Où est il ?
 Je montrai à Fatou qui me dit qu’elle ne le remarquais pas.
– Comment veux tu remarquer quelqu’un parmi autant de personnes ?
– Je connais certaines personnes ici mon chèr. Ne crois pas que nous sommes dans un tas d’inconnus. J’ai même des cousines dans cette université.
– D’accord. Je ne savais pas.
– Bon je vais te laisser! Ne quitte pas ton rang et lorsque tu arrives, voilà la fenêtre où tu dois donner ton argent! Que personne ne se fasse passer pour celui qui va t’aider. Il y’a des étudiants très dangereux qui passent leur temps à arnaquer les autres
– Ok j’ai compris!
 Elle est partie et directement je vois Fayel qui s’approche de moi… j’essaye à tout prix de l’éviter, de faire comme si je ne le connaissais pas mais il ne fait que s’approcher.
 Quelques secondes après, il est d’avant moi.
– Abdel mais comment tu vas ?
– Hey Fayel, ça va et toi ? Tu es aussi venu t’inscrire ?
– Tôt comme ça ? Non! J’attends encore un peu
– Moi je dois finir avec ça! Sinon je risque dépenser cet argent
– Je vois! Tu sais je peux t’aider à te faciliter la tâche. Tu quittes de ce rang
– Non merci! Je vais attendre ! Je ne suis pas pressé.
– Tu as peur que je fuis avec ton argent ? Hahahaha! Je voulais juste t’aider ! Mais ça va!
Je lui affichai juste un léger sourire… puis il ne s’en alla pas, il continua…
– Tu fais quoi avec Fatou ?
– Fatou ? Tu connais Fatou ?
– Hahahah! Qui a ‘’ Ndéré ‘’ ignore Fatoumata ?
 Je suis d’abord surpris qu’il l’appelle Fatoumata…
– Bon, tu sais que je suis nouveau alors je ne connais presque personne.
– Je te comprends mais cette fille tout le monde la connaît !
– Pourquoi est elle autant célèbre ?
– Tu la connais depuis combien de temps ?
– Juste une semaine et quelques jours hein !
– Elle ne t’a pas parlé de son frère ?
– Lequel ? Celui qui est malheureuse décédé ?
– Malheureusement ? Hahahaha!
 Je ne comprenais pas comment il faisait pour se moquer du malheur de quelqu’un mais j’étais curieux jusqu’à ce que l’on crie ‘’ SUIVANT ‘’ c’était mon tour de passer à la fenêtre.
 J’y suis allé. C’est vrai j’ai mis du temps mais en revenant, Fayel n’était plus là, il avait disparu…
 Je l’avais cherché sans jamais le retrouver. Pourtant j’aurai voulu savoir pourquoi il avait dit rit du malheur de cette pauvre Fatou.
 Après l’avoir cherché à mainte reprises, je me suis dit qu’il mentait alors qu’est ce que j’ai fait ? Je suis allé à la maison afin d’attendre le retour de Fatou.
 J’espérais qu’elle serait là quand je serai à la maison mais elle n’était pas encore rentrée. J’ai attendu chez moi, enfermé mais attentif au moindre petit bruit que j’allais entendre à sa porte.
 C’est ainsi que quelques heures plus tard, je suivis des bruits de clés qui ouvraient la porte voisine qui n’appartenait d’autre qu’à Fatou.
 J’ai brusquement ouvert ma porte et j’ai guetté, c’était bel et bien elle… je l’ai appelée,  mais cette fois pas comme d’habitude.
– Fatoumata.
 Elle sursauta et me regarda d’un air très surpris…
– Abdel , tu ne dors pas ? Moi qui pensais être discrète pour ne pas te réveiller.
– Je ne t’ai pas revue de la journée alors je me suis dit que je devrai t’attendre.
– Ah j’ai eu des imprévus en famille. Maman qui recevait des étrangers alors je l’ai aidée en cuisine.
– Ah je vois… Je vois Fatoumata.
 Elle comprit que je voulais savoir des choses et que quelqu’un m’avait parlé d’elle…
– Qui t’a donné l’intégralité de mon nom ?
– Ah… C’est ton nom alors ?
– Oui l’intégralité. Juste que je préfère Fatou. C’est plus court et facile à prononcer.
– Ah. Je préfère aussi Fatou mais j’aurai préféré avoir l’intégralité.
– Ne tourne pas, dos moi ce qu’ils t’ont dit d’autre sur moi !
– Qui ? Personne ne m’a rien dit sur toi. Tu peux être calme.
– Et comment tu as su que je m’appelais Fatoumata
– Juste comme ça ! Bref dis moi, tu m’as dis l’autre jour que tu avais perdu ton grand frère qui avait le même prénom que moi.
 Elle ne repondit pas, attendant que je chute…
Alors je chutai…
– J’aimerai savoir de quoi il est décédé!
A SUIVRE….

Episode 7

Linitiation_Au_Lac ep 7

– C’est normal ce que tu veux faire là Abdel ? Tu veux me faire repenser à mon frère décédé ? Je te rappelle que c’était le seul grand frère que j’avais et je l’aimais beaucoup. Tu ne me feras pas repenser à lui, j’ai eu une journée assez difficile et fatiguante aujourd’hui. Donc j’ai besoin de repos s’il te plaît. Bonne nuit.
 Pour dire la vérité, oui je m’en voulais! Je m’en voulais car en me mettant à sa place, je me disais qu’il n’était pas poli pour moi de lui demander cela, en plus, on venait à peine de se connaître. Mes agissements ne provenait que des réactions douteuses de Fayel.
 Est ce pour autant que je devrai mettre la pression sur une personne qui avait perdu un être chère ? Je me suis en voulu toute la nuit et je me suis encore rendu compte que je n’avais pas son numéro et je ne souhaitais pas aller toquer à sa porte.
 Je l’avais déjà assez blessé comme ça…
Qui était même ce Fayel ? Sans aucune raison, je me mis à le détester et je me promis de l’éviter…
 Toute la nuit je n’avais dormi, j’étais seulement entrain de penser à elle, j’étais seulement entrain de m’en vouloir et de me demander pourquoi j’agissais comme un salon. Je me suis promis d’arranger cela très tôt le matin.
 Au petit matin, elle qui était très matinale n’était pas encore réveillée. J’ai attendu des heures et des heures pour aller toquer.
– Fatou, excuse moi pour hier je t’en prie! Je ne sais pas pourquoi… En fait je n’ai pas le droit de te poser cette question et crois moi je ne le ferai plus jamais. Pardonne moi ! C’est sur que tu te sens mal à cause de moi mais je te promets que ce n’était pas volontaire. Je voulais juste savoir mais désolé, je ne vais plus me mêler de ta vie privée.
 Je suis entrain de supplier devant une porte lorsque tout à coup derrière moi, j’entends.
– Si tu as finis, tu es devant ma porte là
 Je me retourne et qui vois je ?
– Fatou ? D’où sors tu ?
– Mais, d’où je sors ! Je crois t’avoir entendu dire tout à l’heure que ma vie privée ne va plus t’intéresser
– C’est vrai ! Mais je pensais que tu étais à l’intérieur.
– Je suis sortie très tôt. Tu dormais sûrement pour m’entendre.
 Moi qui n’avais point fermé l’œil, j’étais assez surpris de ses dires… Mais pour ne pas l’offenser, je ne m’y suis pas attardé.
– Tu as au moins écouter ce que j’ai dit ?
– Une partie en fait mais l’essentiel.
– Ok! Donc pardonne moi je t’en prie.
– Tu m’amènes manger la viande si tu veux que je te pardonne.
– C’est quand tu voudras!
– Ok! Laisse moi prendre une douche s’il te plaît.
 J’étais content d’avoir apaisé son cœur mais je restais tout de même curieux de savoir comment et à quelle heure , elle était sortie de sa chambre…
 Elle prit son bain, ainsi que moi et nous sortîmes pour aller manger de la bonne viande dans un coin qu’elle maîtrisait parfaitement.
 Nous avions mangé, et nous bavardions des sujets qu’elle souhaitait. Je lui laissais diriger les conversations ce jour là.  
Ensuite nous sommes rentrés à la cité mais ce jour elle refusa qu’on reste chez elle. Elle m’avait donné comme excuse…
– J’aimerai me reposer! Je ne me sens pas très bien! Ça doit sûrement être le travail chez maman l’autre jour ! Désolé mais on ne pourra pas parler longtemps aujourd’hui !
 Elle s’approcha de moi et m’embrassa… Entra dans sa chambre et ferma à double tours.
 Il n’était que 15h et moi je ne pouvais pas rester à la maison sans rien faire… J’ai donc pensé à l’ami de mon père et je l’ai appelé. Ça tombait vraiment net, il venait de terminer le boulot et il était sur le point d’aller regarder un match de football dans un stade de la place.
#AU_TELEPHONE
– Reste devant le campus je viens te chercher
– D’accord.
 Il avait sa petite voiture, il ne tarda pas à arriver et il me porta pour le stade… c’est ce jour que j’avais commencé à voir des choses étranges dans cette ville pour la première fois.
  Avant cette scène, je me souviens que à la radio, une femme était venue se plaindre qu’elle aimerait que les enfants qui vont fréquemment dans son champ pour lui voler les cannes à sucre arrêtent.
 Et dans ce problème, on soupçonnait l’es footballeurs amateurs du petit stade.
 Chaque fois, cette dame que je ne connaissais que par la voix venait se plaindre. C’était même déjà comme une habitude…
 Ce jour là donc pendant le match, nous étions assis l’ami de papa et moi lorsqu’une légère et fine pluie se mit à tomber.
 Je vis les gens rentrer, ceux qui savaient d’ailleurs mais je me dis que ces gens fuyaient la pluie. Une pluie qui n’existait même pas.
 Quelques minutes après, du ciel, sortit une boule de feu qui frappa sur au stade comme un éclair avec un énorme bruit.
 Tout le monde se boucha les oreilles et les yeux. Lorsqu’on les réouvrit, au sol, se trouvaient deux jeunes joueurs qui avaient été calcinés par la foudre
 C’était le nom de cette boule de feu: La foudre.
 L’ami de mon père me demanda de me lever rapidement pour qu’on s’en aille. Je l’ai suivi dans sa voiture et nous sommes partis.
 Il m’a déposé à l’entrée du campus et ma remis un billet avant de s’en aller.
 Je marchais donc vers ma cité tout doucement, revoyant cette scène horrible qui venait de se produire quand j’entends derrière moi quelqu’un m’appeler.
 C’est rapide car je reconnais le nom, il s’agit de Fayel.
 Il ne manquait plus que celui là. Me dis je intérieurement…
– Abdel comment tu vas ?
– Ça va et toi ?
– Ça va ! Je viens d’apprendre que la foudre a frappé deux joueurs au stade.
– Ah oui j’y étais !
– Ah bon? Avec qui ? Fatoumata ?
– Non! L’ami de mon père !
– Ah je pensais que tu étais avec Fatoumata! Parce que elle même, fait partie des gens que la foudre recherche.
 Je n’avais pas supporté cette fois, je me suis retourné et je lui ai demandé…
– C’est quoi ton soucis avec cette fille ? Qu’est ce qu’elle t’a fait ? Je la trouve plutôt gentille ! Tu parles d’elle, on dirait qu’elle cache des choses. Je ne comprends pas.
 J’avais vu dans ses yeux, de la peur… Il ne s’attendait pas à cette réaction… Mais il trouva encore la force de parler quand il me dit…
– Loraque tu la verras , dis lui juste ceci ‘’ LE LAC TISON ‘’
 Et il tourna son dos avant de partir… Et moi de rester maintenant à me demander: C’est quoi ce fameux lac Tison ?
📸: LAC TISON ( Réel )
A SUIVRE….

Episode 8

Linitiation_Au_Lac ep 8

En ce moment précis, je n’avais jamais entendu parlé d’un lac Tison… Depuis que j’étais ici, je n’avais jamais entendu ce nom et Fayel, on pouvait dire qu’il avait ce don de me faire réfléchir.
 Du coup lorsqu’il me lâcha cette phrase, j’eus juste l’envie d’en savoir plus.
 En réalité, le lac Tison est un lac très mystérieux mais surtout dangereux. Il est très grand et il a la particularité de changer de couleur. L’on dit pourtant que cette particularité qu’il possède à devenir vert, orange, bleu, jaune etc..  provient du fait qu’il est un lac à cratère. C’est à dire un lac qui réside près d’une zone volcanique et c’est ce qui cause ce phénomène.
 Sauf que pour sa dangerosité, personne jusqu’ici n’a su expliquer cela… Personne n’a pu dire pourquoi il était carrément interdit de toucher ce lac seulement de l’ongle ou encore de s’y approcher.
 Les témoins de plusieurs victimes racontent que ce lac ‘’ prend ‘’ ‘’ mange ‘’ les gens.
 Et que dans ce lac , se trouve en réalité un énorme serpent blanc qui dépasse le lac lui même.
 Ça, je ne le savais pas!
 Après donc être arrivé chez moi et que la porte de Fatou était encore fermée , je suis retourné dans ma chambre pour attendre le matin afin de trouver un moyen d’en savoir plus car il fallait bien que je sois informé.
 Je me devais quand même cette fois de trouver un moyen assez plus classe que celui de la dernière fois…
 Le matin elle ouvrit sa porte et je fis semblant d’être moi même très matinal…
– Bonjour Fatou
– Toi là tu n’as pas dormi et tu attendais que j’ouvre ma porte j’en suis sûre et certaine
– Non! J’ai dormi. Je suis juste matinal c’est tout
– Abdel…
– Sérieux!
– Donc je dois te croire Abdel ?
– Bon ça va ! Ok! En fait je voulais savoir comment tu allais ! Comment tu as dormi.
– Je t’ai dit que j’avais juste besoin d’un petit sommeil afin de me reposer. Rien de plus! Là ce matin ça va beaucoup mieux!
– D’accord.
– Et toi ?
– Ah! Comme d’habitude ! Éveillé mais bon! Ça ira!
– Faut dormir! Rester éveillé ne va pas t’aider ! Seulement pour ta santé je te promets que c’est dangereux et je pense que il y’a des choses que tu ne devrais pas écouter certaines nuits.
– Des choses ? Des choses comme quoi?
– Des choses qu’on ne doit pas écouter tout simplement! Des voix, des cris, des bruits étranges !
– Ça existe ?
– Comme ça tu te crois dans Alice au pays des merveilles ? Bien sûr que ça existe
 Elle entra et sorti avec un plastique de pommes de terre qu’elle se mit à éplucher devant moi… Moi de continuer en disant…
– Waouh! Ça fait peur!
– Ça c’est seulement parce qu’on te dit! Je ne te souhaite pas d’écouter ces bruits ! Crois moi!
– Humm! Dis moi y’a des endroits à risques ici ?
– Oui! Tous les endroits ! On n’est jamais en sécurité où qu’on soit. Quelque soit l’endroit où tu te trouves, reste sur tes gardes.
– Mais je veux dire des endroits spéciaux ! Réputés pour être dangereux !
– Pas en ma connaissance en tout cas! Je suis dans cette ville depuis mon enfance alors je n’ai jamais entendu qu’un endroit est assez dangereux.
– D’accord. Parce que j’ai un ami qui qui veut qu’on se balade.
– Comme ça toi tu as déjà des amis ici et je ne suis pas au courant.
– Ouais! Fayel. Celui dont je t’ai parlé le jour où j’allais me faire inscrire là.
– Alors comme ça, il est déjà ton ami.
– Bon pas ami en tant que tel mais quelqu’un avec qui je peux me balader de temps en temps ! Et aussi parler !
– C’est vrai ! En même temps ça te fera découvrir des endroits de garçons!
– Exactement !
– Et il t’a proposé quel endroit ?
– Le lac de Tison
 Elle qui était entrain de peler des pommes, elle se coupa le doigt dès que je prononçai ce nom.
– Fatou !
– Non! Ce n’est pas grave. T’inquiète.
– Tu es sûre ?
– Juste une petite coupure! Ça ira!
 Elle entra et prit du sel pour mettre… Je la regardais et je voulu la pousser à bout.
– Donc comme je te disais, j’irai au lac Tison avec Fayel… Je ne sais pas à quelle heure mais il m’a dit que peu importe l’heure, il viendra me chercher dès qu’il termine chez son père aux environs de 16h.
– Ah d’accord… Bonne visite.
 Puis elle changea encore de sujet…
– Bon moi je ne peux plus travailler , du coup je vais garder ça et je vais m’acheter à manger. Bon à plus Abdel, je vais d’abord me reposer.
 Elle referma sa porte…
 Il fallait juste être dupe pour ne pas comprendre et remarquer ce nom faisait trembler cette fille… Je décide de poursuivre mon vice, c’est à dire faire en réalité comme si j’avais rendez vous.
 Je me place devant la porte et je fais semblant d’être au téléphone avec Fayel et je lui demande de venir me chercher, que je suis prêt.
 Je chantonne , je fais semblant de me préparer lorsqu’elle ouvre sa porte à elle, faisant semblant de cracher à l’extérieur puis elle referme.
 Sauf que je sais que c’était juste pour me contrôler et je continue mon vice.
Je reprends le téléphone et je dis.
– Ok tu es là ? Dans cinq minutes ? Ok! Je t’attends
 Elle ouvre à nouveau sa porte et me demande.
– Je vais acheter le poisson en route, tu en veux aussi ?
– Je ne sais pas si j’aurai faim en revenant du lac Tison mais achète tout de même, même à mon retour, je vais manger
– D’accord.
 Je sais qu’elle n’est pas convaincue mais moi aussi je veux savoir ce qui se cache derrière ce lac…  je n’irai sans doute pas, je ne connais même pas le chemin mais je me dois de faire tout ce cinéma pour avoir ce que je veux…
 Là voilà qui revient de la route avec deux plastiques. C’est net à ce moment où je me lève et je fais semblant de partir. Elle me bloque et me dit
– Tiens ton plastique.
– Mets le chez toi, je le prends en rentrant.
– Non! Tu ne vas plus me trouver….
– Trouver ?
– Oui, trouver éveillée. Mets chez toi une fois. Si tu rentres du lac Tison, tu manges.
 Je prends mon plastique et je vais mettre dans la chambre. En me retournant elle est là, elle est devant la porte et me fixe droit dans les yeux
 Puis elle me dit…
– N’y va pas! Ne va pas au lac Tiron et je te raconterai l’histoire avec mon frère…
A SUIVRE….

Episode 9

Linitiation_Au_Lac ep 9

Mon plan venait de fonctionner à la perfection et j’étais désormais prêt à écouter le mystère que cachait Fatou par rapport à son feu frère…
-Tu sais aussi que tu peux m’en parler à mon retour du lac. Il ya Fayel qui est entrain de m’attendre
– Non! C’est dangereux !
– Dangereux ?
– Je ne sais pas pourquoi il veut t’y amener mais ce n’est pas prudent d’y aller surtout quand tu es un étranger.
– Humm!
– Assieds toi et je vais te raconter!
 Je suis allé m’asseoir et elle est rentrée dans ma chambre puis s’est mis à me conter l’histoire triste sur la disparition de son frère.
– C’était un jour de fête en fait et avec des amis, ils sont allés visiter le lac et pendant qu’ils étaient entrain de prendre des photos, il les contrôlaient. Puisque lui, il était quelqu’un d’ici, il leur avait donné des interdits mais personne d’eux n’avait respecté cela. Il se trouve donc que parmi eux, il y’avait celui là qui balançait ses pieds dans l’eau. Chose que les esprits de l’eau….
 Elle ne termina pas que je lui posai la question…
– Les esprits de l’eau ? Il y’a des esprits dans l’eau ?
– Il peut ne pas y avoir dans toutes les eaux mais au lac Tison, il y’en a !
– Waouh! Et qu’est ce qui s’est passé ?
– La tranquillité des esprits troublée, ils l’ont tiré à l’intérieur pour le noyer sauf que mon frère, garant de toutes ces personnes a plongé.
– Pour aider son ami
– Oui. Et il a même réussi à le faire sauf que les esprits avaient déjà prévu qu’ils devaient manger ce jour.
– Qu’Est ce qui s’est passé ?
– Lorsque mon frère a plongé et qu’il avait réussi à sortir son ami de l’eau, ils disent qu’ils avaient juste aperçu quelque chose de rapide, comme un éclair, comme du vent passer près d’eux et mon frère avait disparu. Ce qui leur fait savoir que mon frère se retrouve dans l’eau c’est sa main qu’ils virent qui rentraient tout au fond du lac.
– Donc si je comprends bien, ton frère est mort noyé à la place de son ami.
– Abdel c’est difficile à croire tu vois! C’est mon frère, excellent nageur de son état. Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux, il y eut désormais plusieurs versions. Certains de ses amis disaient qu’ils n’avaient rien vu et qu’ils ne savaient pas où Abdel mon frère était passé. Le gardien, l’homme mystérieux comme son lac a plongé dans l’eau mais il est ressorti en nous disant que mon frère n’y était pas.
– Et son corps ?
– Jamais retrouvé ! Alors des gens se sont mis à inventer des choses à ce sujet. Comme quoi mon frère avait prévu vendre ses amis aux esprits de l’eau et que puisqu’il avait échoué, ils l’ont prit à la place. D’autres disent que mon frère est un grand sorcier qui règne dans le lac tison. Certains ont même dit que mes parents savent où se trouvent mon frère et que c’est une façon pour eux de saboter ce beau lac qui fait la beauté de la ville. Je n’ai jamais revu mon frère parce que je me dis qu’il se trouve quelque part emprisonné dans ce lac.
 Elle se mit à pleurer du coup et moi, me sentant mal, je ne pu m’empêcher de la prendre dans mes bras afin de la consoler…
 Elle tremblait, elle avait peur et elle manquait de mots… je lui ai dit.
– Je peux comprendre ta peine et surtout le fait que tu ne veuilles pas en parler maintenant! C’est triste ! Si au moins vous aviez vu le corps de votre frère.
– Ils ont organisé des rites, des cérémonies… Mon père a donné de l’argent, on a déplacé les plus grands marabouts de ce pays mais hélas, ils ressortaient tous en disant la même chose: Mon frère n’y était pas! Aujourd’hui ça fait deux ans qu’il est parti.
– Deux ans ? Mais c’est énorme
– Énorme mais en y pensant, la douleur reste la même !
– Désolé encore! Je ne savais pas que c’était assez difficile.
 Cette nuit Fatou me raconta les mystères sur ce lac en question, que j’avais refusé de dormir seul.
– Papa nous raconte que un blanc était venu défier le lac, alors il a dit qu’il ira mesurer la profondeur de Tison. Il y a plongé mais il n’est plus jamais ressorti jusqu’à ce jour!
– Serieux?
– Oui! Je ne sais pas ce que ton ami Fayel allait faire avec toi mais j’ai peur qu’il allait te liquider si c’est quelqu’un de là-bas car parfois il arrive que les esprits ont faim et veulent manger ! Seuls les enfants de la localité s’y approchent. Si tu n’es pas de là-bas, ne tente même pas de mettre ton pied !
– Ah ça! Et tu allais me laisser partir.
– Je pensais que tu blaguais !
– Hummm!
– Il se dit aussi que lorsqu’un grand chef décède, il passe d’abord par le lac Tison et les personnes de sa famille qui souhaitent lui dire aurevoir le trouveront au dessus de la roche la plus élevée, et de là vous pourrez lui dire quelques mots d’adieu. Ensuite, de l’eau créant un gigantesque trou noir, sortira un serpent, un gros serpent blanc, plus grand que le lac même en question.  Il viendra chercher le défunt et plongera avec lui dans l’eau
– Pour en faire quoi ?
– Personne ne sait! Je n’ai pas encore vu… Donc je ne sais pas!
– C’est vraiment mystérieux et dangereux !
– Voilà pourquoi, je t’ai dit de ne pas y aller !
– C’est compris! Je n’irai pas!
 On se mit à rire… Essayant de parler d’autre chose afin de détendre l’atmosphère même si c’était assez difficile…
 Après donc ces déclarations, nous passâmes la nuit ensemble car je lui avais dit que j’ai très peur ensuite la vie avait suivit son cours.
 Place aux cours en question. Ce pourquoi j’étais même venu en réalité ici à Ngaoundéré.
 Comme vous l’avez lu au début, j’étais dans la même salle que mon ami Fayel et je l’évitais beaucoup. Je ne sais pas si il avait constaté mon éloignement mais il ne forçait rien.
 C’était juste des salutations et rien de plus!
 Une semaine se passa et tout était plutôt calme, enfin ce que j’espérais… On avait terminé très tard ce jour là et j’étais entrain de marcher pour rentrer chez moi lorsque Fayel m’accoste…
– Hey Abdel, comment tu vas ?
– Fayel, ça va ! Je rentre déjà
– Dis moi, je rêve où tu m’évites ? J’espère que la petite là ne t’a pas monté contre moi
– Quelle petite ?
– Ne joue pas à ça avec moi, tu sais très bien de qui je parle
– Fatou ? Non! Elle ne te connaît même pas!
– Oui, mais moi je la connais! Même si c’est ce qu’elle veut te faire croire ! Bref je ne suis pas là pour entrer dans les détails
– Qu’est-ce qu’elle te doit au juste ? On dirait que tu veux toujours me monter contre elle
– Te monter contre elle ? J’essaye de te prévenir du danger que tu encoures jeune homme! Mais si tu es assez naïf pour ne pas comprendre. Tant pis! Lorsqu’il sera trop tard, ne dis pas que Fayel m’avait avertit.
 Ce garçon était mystérieux et si on me disait même qu’il contrôlait mes pensées, j’aurai dit oui.
 Après avoir dit ce qu’il avait dit, il se mit à marcher vers le lac. Pas le lac Tison, mais le lac de Dang.
 Alors je lui demande…
– Y’a t’il un chemin plus rapide par là ?
– Pour qui est il rapide ? Toi ? Moi ? Ou nous deux?
 Il ne m’avait point demander de le suivre mais je l’avais suivi et déjà qu’il n’était pas seul mais plutôt avec d’autres camarades.
 Voici comment j’étais donc derrière eux et ensuite dans le groupe confondu quand nous arrivâmes devant le lac de Dang. C’était la première fois que je voyais ce lac d’aussi près…
 Il ressortait de la brume à sa surface et le froid qui s’y dégageait pouvait congeler une vache…
 Puis devant moi, je me rendis compte que le chemin était bloqué. Surpris, je demande à Fayel
– Mais il n’y a plus de route apparemment
– Parce que nous, nous sommes arrivés !
– Mais comment ça ?
 Le temps de poser ma question une seconde fois, ils étaient déjà entrain de retirer leurs vêtements et ils entrèrent dans l’eau comme si c’était leur demeure.
 Moi, effrayé plus que tout, je me retourne pour rebrousser chemin mais je ne sais pas ce qui s’est passé, quelle force c’était, mais je me suis juste senti transporté et jeté dans l’eau comme un vulgaire cailloux qu’on avait lancé et qui était entrain de se noyer….
A SUIVRE….

Episode 10

Linitiation_Au_Lac ep 10

Dans un premier temps, j’avais peur de mourir par noyade. J’essayais de me débattre comme je pouvais mais la force qui m’avait tenu par le cou, le bras et même le torse était plus forte que moi.
 Je n’essayais même pas de me battre contre elle car je savais que je n’y arriverai pas.
 Mais ce qui fut étrange dans tout cela, c’est que en une fraction de seconde, sans savoir par quelle miracle, je me suis retrouvé sur mon lit comme si je venais de faire un énorme cauchemar…
 Je suais de partout… Je respirais mille à l’heure comme si j’avais perdu le souffle pendant un bon moment.
 Je sentais mes muscles trembler et ma voix qui refusait de sortir comme si on m’avait étouffé.
Je regardais partout dans la chambre, histoire de comprendre où je me trouvais. Lorsque je me rends donc compte que je me trouve dans ma chambre, le souvenir de mon ‘’ cauchemar ‘’ refait très vite surface et là je me demande comment est ce que j’ai fait pour arriver dans mon lit.
 Ce souvenir me semble pourtant très réel mais aussi très présent car, j’ai encore l’impression de sentir cette force inconnue qui m’a transporté dans les fonds marins sur les parties ciblées de mon corps.
Pendant que j’espère reprendre mes esprits petit à petit , une coupure d’électricité ressurgit et quelques secondes après, j’entends ce petit bruit de cours d’eau qui circule, sauf qu’il n’était pas à l’extérieur mais plutôt dans ma chambre, sous mon lit.
 J’entendais un cours d’eau circuler sous mon lit , dans l’obscurité et je n’avais point la force de regarder.
 Que faire ? Je n’avais aucune solution, juste la peur qui m’animait. Où partir ? Je ne pouvais même pas descendre de mon lit pour poser un seul orteil sur le sol. Le pire c’est lorsque j’ai encore entendu des petits rires provenant du bas de mon lit et pour finir un froid intense sorti de nulle part.
 J’étais donc maintenant mélangé entre la peur et le froid qui me terrassaient. Même parler m’était quasi impossible car à chaque fois que j’essayais de poser un mot, mes dents se claquaient entre elles.
 Je ne saurai vous dire si je me suis habitué mais l’intensité du froid diminua de longues minutes après et les bruits sous mon lit, je ne saurai vous dire exactement à quel moment ils avaient disparu.
 Petit soleil à ma fenêtre, je me rends compte qu’il fera bientôt jour. Dieu merci ! Je sors de mon lit et lorsque mes pieds et le sol carrelé entrent en contact, je les remets directement sur le lit.
 Le sol est extrêmement glacé, on aurait dit le pôle Nord.
Cette fois j’ai quand même le courage de regarder le sol grâce à la lumière du soleil qui éclaire la une partie de la maison à travers ma petite fenêtre vitrée et je constate que une fumée se dégage du sol.
 De la brume ?
Je tire des chaussettes près de moi et je les enfile avant de descendre à nouveau du lit et je me retrouve dehors, dans la cour où j’espère voir Fatou et lui raconter tout ce que j’ai vécu.
 Et bien sûr comme d’habitude, elle sort encore de je ne sais où. Puisque je l’aperçois qui arrive et lorsqu’elle me voit dans la cours, elle sursaute et s’arrête comme si elle n’aurait pas voulu que je la vois.
 Mais une fois qu’elle constate que je l’ai vue, elle continue de marcher comme si de rien n’était.
– Abdel , tu fais quoi si tôt dehors ?
– Avant de te raconter ce que j’ai vécu. Dis moi toi tu sors d’où ?
– Sortir d’où comment ?
– Chaque matin j’ai remarqué que tu n’es jamais chez toi.
– Je sors de la boutique, je n’aime pas m’aligner pour avoir du pain.
– Du pain ? Et il est où ton pain ?
– La boulangerie n’avait pas encore livré du pain à la boutique.
– Hummm!!
 Elle n’avait de pains et ça se voyait qu’elle essayait encore de me mentir pour couvrir je ne sais quoi.
 Sauf que ma situation me semblait plus critique et je souhaitais en parler pour savoir ce qui se passait exactement.
– Toi tu ne m’as pas répondu Abdel. Il est… 6h15 , qu’est ce que tu fais dehors tout seul ?
– Je ne sais par où commencer ! Déjà je ne sais même pas comment je me suis retrouvé dans ma chambre cette nuit.
– Comment ça ?
 Elle jette un coup d’œil dans ma chambre et me prend par le bras pour me faire entrer chez elle. C’était comme si elle avait senti quelque chose de Pa’a normal.
 Lorsque nous sommes entrés, elle ferma sa porte à double tours… Je savais quand même que ce que j’avais vécu était anormal mais je m’attendais quand même à voir des signes chez Fatou.
 Des signes comme la fraîcheur des carreaux par exemple sauf que le sol de Fatou avait la température normale que je connais d’habitude.
– Tu dis que qu’est ce qui s’est passé ?
 Me demanda t’elle , curieuse de savoir en exprimant plus d’envie…
– Je ne sais pas si c’était un cauchemar mais, hier là je me souviens que je rentrais des cours et j’ai suivi mon ami et ce que je sais, c’est que nous sommes arrivés au bord du lac et ils y sont entrés
– Avec toi ? Dans l’eau ?
– Moi je ne les ai pas suivis mais je m’y suis retrouvé.
 Et là, je me mets à raconter à Fatou ce qui s’est passé toute la nuit et elle est tellement attentive. Je ne l’ai jamais vue aussi ouïe que ça.
 Lorsque je termine mon histoire, elle me dit
– Ok! Ce sont des choses dont je te parlais la dernière fois qu’il vaut mieux ne pas écouter
– Pourquoi ? C’est dangereux ?
– Je ne sais pas! Je n’ai pas d’expérience pour ce chose de choses mais je peux te conseiller quelqu’un qui peut te décrypter ce rêve.
– Qui est ce ?
– On l’appelle, MBELOU , il vit vers le mont !!
 MBELOU ? Ce nom , je l’avais déjà entendu quelque part…
– MBELOU tu as dit ?
– Oui.
 J’ai réfléchi un instant et hop, la mémoire me revient tout d’un coup.
 C’est le vieux taximan qui m’avait demandé de chercher ce monsieur lorsque je serai à Ngaoundéré….
A SUIVRE….

Episode 11

Linitiation_Au_Lac ep 11

Jusqu’ici je ne savais pas si c’était un rêve ou alors une réalité que j’avais vécue… J’essayais et bien évidemment je voulais comprendre.
 Du coup lorsqu’elle me proposa d’aller chez MBELOU vers la montagne, je ne pu refuser l’idée.
– Et on y va quand ?
– Je ne sais pas! Tu sais plusieurs personnes vont le voir chaque jour et il n’est plus en âge de consulter assez de monde longtemps. Mais si on veut l’avoir, il faudrait qu’on aille tôt le matin, avant même que le soleil ne sorte.
– Je suis partant!
– D’accord ! Mais laisse moi venir te chercher! Ne sors pas de ta chambre si je n’ai pas toqué !
– D’accord.
 Je ne sais pour quelle raison, elle avait dit cela, mais j’avais accepté que cela se passe ainsi. Elle qui maîtrisait mieux les lieux.
 Elle me demanda de ne pas entrer dans ma chambre pour le moment et de surtout laisser le soleil bien chauffer l’intérieur. Alors je passai la journée avec elle.
 Des heures et des heures, je la trouvais un peu suspecte parfois mais aussi suspecte surtout lorsqu’elle se mettait parfois à l’extérieur pour guetter ma chambre.
– Je te l’ai dit cette ville n’est pas comme tu penses! Tu devrais limiter certaines fréquentations. Je ne sais pas avec qui tu marches mais fais attention. Ce genre de vision ne vient pas au hasard.
– Pourquoi on dirait que tu en sais des choses ?
– C’est juste que j’ai ma petite idée selon ce que me disait parfois mon père mais je préfère ne pas encore me prononcer.
– Dis moi ce qu’il te disait ton père
– Il me disait que ce genre de vision parfois c’est en réalité une initiation. C’est à dire un groupe te voit neutre et décide de t’initier à leur groupe sans ton avis.
– Initiation ? Hahahaha ! A quoi ? Non je ne pense pas que ce soit ça! On ne peut pas m’initier. Je ne suis pas des votres.
 Elle me regarda avec un léger sourire…
– Que tu sois des nôtres ou pas, tu es un être humain comme nous ou alors comme tout le monde. Si tu es accessible alors ils feront de toi ce qu’ils veulent. Le plus souvent ce sont les mêmes personnes que tu vois dans ces visions qui en sont auteurs.
– Fayel ?
– Je ne sais pas comment il s’appelle mais il doit en savoir des choses.
– Je vais lui demander.
– Et il ne te dira rien! Cherche plutôt à sortir de là dans le cas où c’est une initiation.
– D’accord. On ira chez Mbelou demain comme convenu.
– Exactement. Bon il se fait tard, je pense que tu peux rejoindre ta chambre.
– D’accord. Tu passes une belle nuit et à demain. Sois ponctuelle s’il te plaît.
 Elle me sourit et elle referma la porte derrière elle. Je suis retourné dans ma chambre malgré la peur d’y rester mais je n’avais pas de choix.
 Je pense que l’intérieur était encore mieux que l’extérieur…
 Je constate même par la suite que mon ampoule s’est grillée et je suis encore obligé de passer cette nuit dans l’obscurité totale.
 Le moindre petit grillon peut me faire sauter le cœur. Ça devient encore de plus en plus effrayant lorsque la nuit devient encore plus sombre…
 J’aurai aimé que ces choses que j’ai pourtant écouté hier ne reviennent pas mais hélas, mon souhait ne se réalisera pas.
 Tout commence par un froid légendaire, un froid qui n’a aucun rapport avec un froid normal… La chambre est presque envahie par la brume, et sur mon lit je grelotte malgré le blouson et les les chaussettes que j’abore.
 Plus tard, ce sont les bruits du ruisseau qui traverse mon lit… On aurait vraiment dit que je suis sur un lac. Ce n’est pas exagéré si je vous dit que j’entends même le son des vagues sous mon lit.
 Ça ne tarde pas lorsque mon corps commence à s’humidifier, j’ai l’impression d’être dans l’eau et aussi l’impression d’être attiré par quelque chose. Quelque chose qui veut me montrer une autre chose.
 Ce n’est pas mon corps qui est réactif en ce moment mais plutôt mon esprit. Je suis sur mon lit mais en réalité mon esprit se trouve dans le lac.
 Je ne me souviens pas de ce que j’ai vécu dans le lac cette nuit mais comme la nuit d’avant, je me suis réveillé de ce soit disant cauchemar et tout s’est déroulé comme la dernière fois.
 Jusqu’au matin.
 Je suis éveillé et je n’ai pas le droit de sortir sans que Fatou ait toqué m’a chambre… Mais ce matin là je vais attendre, attendre durant de longues heures et elle ne viendra jamais toquer.
 En début de soirée, je me lève du lit et je sors. Je vais chez elle et elle n’est pas là.
 Moi je suis déjà apeuré, c’est même presque impossible pour moi de dormir à nouveau dans cette chambre avec tout ce que je vis et traverse.
 Je ne sais à qui je peux demander de l’aide mais je sais que je peux me débrouiller tout seul. Voici donc comment je prends l’initiative de me rendre moi même chez MBELOU.
 Car il m’est impossible, inimaginable, impensable de retourner dans ma chambre cette nuit…
 Je sors de la cité et je me mets à marcher…. À marcher vers la montagne…. A la recherche de MBELOU.
 A chaque fois que je me renseigne, on me dit en me montrant du doigt de suivre ce chemin et que je vais arriver.
 La nuit tombe et je ne m’en rends même pas compte…
 J’ai marché pendant des heures et des heures.
 Je ne me rendais pas compte d’une chose, c’est que la personne qui m’indiquait le chemin de la montagne était la même personne. Un esprit qui essayait plutôt de m’envoyer dans un autre lieu que celui que je demandais.
 C’est après que j’avais compris pourquoi je ne voyais jamais son visage quand il me parlait, seulement son doigt tendu vers le chemin indiqué.
Il m’indiqua le chemin ainsi plusieurs fois et là à un moment, je me retrouve quelque part , comme sur une colline et en dessous que vois je ? Un sublime et beau lac entouré d’un beau pâturage…
 Moi qui cherchais la colline, je me retrouvais à cet instant au fameux lac Tison…
Il était minuit passé….
A SUIVRE….

Episode 12

Linitiation_Au_Lac ep 12

Au départ , je n’avais pas su où est ce que je me trouvais. Tout ce que je sais c’est que je m’étais sûrement perdu et aussi que je ne voulais pas reculer.
 Quelque chose m’attirait et quelque chose me demandait de continuer. Alors je pris, le petit sentier qui menait vers le lac.
 J’avançais doucement doucement et je ne faisais que avoir une meilleure vue du lac en question. Lorsqu’on se trouve près de ce lac, on éprouve qu’une seule envie: s’y jeter. C’était beau et attirant.
 Le plus captivant c’est lorsqu’il avait commencé à changer de couleur. Au départ je me disais que c’était l’effet de la pleine lune qui en était la cause mais j’avais fini par comprendre que la lune n’avait pour rôle que d’éclairer le dit lac.
 Je finis par me laisser distraite par les jeux de ce lac et je trouvais un petit banc en face qui donnait une belle vue et je m’y assis, les yeux posés sur le lac.
 Je ne sais pas à quoi je pensais mais je me disais bien que je pourrai y aller pour me baigner. Qu’est ce qui se serait passer si j’y avais plongé ?
 Perdu dans mes pensées et dans cette distraction j’entendis près de moi quelqu’un arriver. Il faisait noir  mais alors très noir dans la direction où j’avais entendu des pas et des sifflotements arriver. Puis devant moi surgit un homme torse nu qui s’arrêta de marcher et de siffloter lorsqu’il m’avait vu.
– Qui est ce ? Qu’est ce que tu fais là ?
– Desole. Euuh je suis Abdel
– Abdel ? Et qu’est ce que tu cherches ici ?
– En fait, je cherchais comment arriver au mont et c’est…
– Est ce que le chemin du mont est donc ici ?
 Puis il balada son regard sur tout le lac. Il y’a même une partie où il fixa quelques secondes avant de lever aussi ce même regard sur les pâturages qui entourait le dit lac.
 Ensuite il s’avança vers moi et vint s’asseoir près de moi. Il se remit à siffloter.
 Je n’avais point eu peur de lui, au contraire, j’avais même besoin de quelqu’un avec qui causer.
– Tiens !
 Il me tendit un fruit tout rouge… Il y’en avait plein dans son petit sac en bandoulière et fait d’écailles brillants
– Qu’est-ce que c’est ?
– Suce juste. Si ce n’est pas bon, tu t’arrêtes.
 Il me montra l’exemple et je le suivis. Je fis émerveillé par le délice juteux que possédait ce fruit dont je venais de faire la découverte.
– Tu es nouveau et étudiant dans la ville n’est ce pas ?
– Oui
– Et comment tu fais pour arriver ici ? Avec tous les coins de cette ville c’est juste ici que te retrouves et à quelle heure en plus ? Minuit passé.
– C’est quelqu’un qui m’indiquait ! Comme je vous l’ai dit, j’allais au mont
– Cette personne qui t’indiquait c’était qui ?
– Je ne sais pas ! Je me renseignais chez tout le monde de que je rencontrais.
– Hum! La route du mont est opposée à celle ci ! Je ne sais pas pourquoi tu t’es retrouvé ici mais rien n’est au hasard.
 Là il voulait déjà me faire peur mais très vite, j’ai enlevé cette idée de la tête et il a continué
– Et qu’est ce que tu allais faire au mont déjà ?
– Je suis censé allé voir un monsieur au nom de Mbelou
– Mbelou?
– Vous le connaissez ?
– Je ne fréquente pas le mont mais ce nom, j’en ai déjà entendu parler en tout cas.
– Je dois le voir, j’ai quelques petits soucis
– Lesquels ?
– C’est un peu personnel.
– D’accord ! Je ne vais pas insister.
 On était là, on suçait les fruits tout en causant… Je ne sais pas comment, mais il était déjà entrain de me raconter des histoires sur la ville et on était entrain de bien rigoler.
– Oui, c’était un mec incroyable… Il arrivait, il enlevait son t-shirt, il appelait quelqu’un dans la foule et il te demande de prendre un couteau.
– Pour en faire quoi ?
– Le poign*arder
– Et la personne le faisait ?
– Le couteau se cassait ! Rien n’entrait dans son corps. c’était un magicien. Il était unique. Il domptait les serpents les plus venimeux de ce monde.
– Et comment il faisait cela ?
– Lui seul avait le secret.
– Est ce qu’il est encore vivant ?
– Malheureusement non! Il est mort en plein spectacle.
– Ah bon ?
– Des personnes étaient tellement jalouses de lui qu’un est allé un marabout très puissant qui lui a dit comment faire pour tuer Alhadi Bobo. Alors, il lui a remit des choses et ce dernier fut celui qu’on avait choisi dans la foule ce jour. Tout était déjà prévu. Lorsqu’il arriva près d’un Alhadi avec le couteau, il n’eut besoin de plusieurs essais et les intestins de notre magicien gisait au sol plein de sang. Alhadi était décédé.
– Et qu’à ton fait au monsieur qui avait tu*é ?
– Rien! Les autorités étaient présentes et surtout témoins que c’est lui même qui avait demandé qu’on essaye de le décou*per. Alors pour eux, ce fut juste une expérience qui avait mal tourné.
J’étais très ébloui en l’écoutant parler et lui qu’est ce qu’il faisait ? Les noyaux de ces fruits, il les jettait dans le lac. Lorsque j’ai essayé de l’imiter, il s’est énervé.
– Qu’est-ce que tu fais ?
– Quoi ?
– Pourquoi tu jettes tes noyaux dans l’eau ?
– Mais je vous ai vu le faire alors…
– Tu ne dois pas faire ce que je fais! Sinon, est ce que tu vas aussi entrer dans cette forêt pour aller cueillir les fruits ?
– Non! Je ne peux pas!
– Alors tu suces tes fruits, tu déposes les noyaux ici et quand tu auras terminé, tu rentres chez toi sans rien emporter qui sort d’ici.
– D’accord. J’ai compris
 D’abord que je voulais déjà rentrer car il commençait à me faire peur. Si je me souviens même très bien, il m’avait demandé pourquoi je les nourrissais mais je ne savais pas de qui il parlait et je n’avais pas prêté attention.
– J’ai fini, je pense que je vais partir
– D’accord! Va , ne ressors d’ici avec rien! Même pas une simple fleur ou une brindille. Sors comme tu es entré
 Je n’avais même pas répondu que je repris le sentier que j’avais emprunté pour retrouver la sortie. Lorsque je me retrouvai en haut et que je me retournai pour regarder où il était passé, il avait disparu et je vis juste son sac en écailles flotter au dessus du lac…
A SUIVRE….

Episode 13

Linitiation_Au_Lac ep 13

Bien qu’il m’avait fait passer un bon moment, je l’avais trouvé très étrange et mystérieux. Avec maintenant son sac qui flottait dans l’eau, je me demandais bien où il était passé.
 Mais rien de plus ne pourrait me surprendre avec tout ce que j’avais déjà vécu…. je marchais donc ainsi pour retourner chez moi et aussi voir si Fatou était revenue.
 En venant, je n’avais pas ressenti la distance et la fatigue mais en rentrant j’avais l’impression que je n’allais jamais arrivé chez moi…
 Mais pendant mon chemin, je commence subitement à avoir très froid et je commence à me sentir très humide comme si j’étais dans l’eau. Bref, les choses qui m’arrivaient souvent dans ma chambre me suivaient.
 Je me demandais pourquoi et comment , qu’est ce qui s’était passé pour que je puisse avoir ces sensations tout le temps. Je n’étais pas si bête que ça, je me disais donc que ça avait un rapport avec le ‘’ songe ‘’ où je me suis retrouvé dans l’eau.
 Je marchais en grelottant, mes dents qui se claquaient et mes pieds qui tremblaient. Les chaussures que je portais se mouillaient à cause de l’eau que sécrétait mon corps.
 Après des heures et des heures de marche, je parvins à arriver chez moi. Avant d’y entrer , je toquai Fatou mais personne ne m’avait répondu. Elle n’était donc toujours pas revenue ? J’entrai dans ma chambre et je me suis couché.
 Cette nuit là, j’avais très bien et beaucoup dormi et c’est Fatou qui m’avait toqué le matin. Je la suivais m’appeler en toquant la porte, on aurait dit un rêve.
 Je me suis levé et je suis allé ouvrir. Elle m’a regardé de la tête aux pieds et elle m’a demandé…
– Tu vas bien ?
– D’où sors tu ?
– Laisse, je vais t’expliquer sur le chemin du mont
– Non! J’ai cours aujourd’hui! Je ne pense pas que j’irai.
– Ce n’est pas grave alors! Même demain on pourra y aller
– Fatou d’où sors tu ? Ne pense pas que j’ai oublié
– J’étais en famille et j’ai juste omis de te le dire.
– Pourtant tu sais que nous avions rendez vous
– Désolée. J’ai pensé que je finirai plus tôt
– Hum! Moi je vais m’apprêter pour les cours
– D’accord. Je vais nous faire à manger
– Ok!
 Dans son regard, j’avais vu un énorme mensonge, mais je ne savais pas comment la coincer. Je n’avais pas de preuves. En même temps, je me demandais pourquoi elle avait refusé de m’accompagner, puisque je prenais cela ainsi.
 Je termine de m’apprêter et je vais à l’université…
Ce jour, je ne suis même pas un peu concentré. Depuis mon songe bizarre, je n’y suis plus venu et ce que je ressens est nouveau. Je suis assis en classe mais mon esprit est attiré dans la direction du lac de Dang.
 J’ai même l’impression d’entendre un appel et je suis vraiment tenté de partir. Mais le peu de jugeote qui me reste encore m’en empêche.
– Abdel
– Hey Fayel
– Comment tu vas ? Tu m’as l’air perdu
– Bon… Juste un peu fatigué. Toi comment tu vas ?
– Je vais bien.
 Fayel est un personnage très mystérieux… J’ai même déjà l’impression que lorsqu’il apparaît c’est pour créer un nouveau mystère. Il s’asseoit à côté de moi et on se met à parler de tout et de rien et là , je trouve une occasion de lui demander.
– Dis moi tu vis où toi ?
– Où moi je vis ?
– Oui
– Hahahahaha
– Pourquoi ça t’amuse ?
– Parce que tu connais où je vis mais tu me le demandes encore
– Si je savais où tu vivais, je ne pense pas que je t’aurai encore posé la question.
– Abdel, tu fais semblant de ne pas comprendre les choses! La dernière fois qu’on s’est vu , c’était où?
– Je ne sais pas! Mais j’ai fait un rêve, enfin je ne sais pas si…
– Ce n’était pas un rêve.
 En me disant cela, il me regarde droit dans les yeux. Je peux apercevoir la profondeur de son regard mais surtout ses yeux qui ont scintillé.
 J’aurai pu fuir mais je suis resté comme hypnotisé.
Il poursuivit ses propos.
– Ce n’était jamais un rêve. C’était une initiation et ce soir là, nous t’avons accueilli chez nous en te faisant une grande fête.
– Attends! Si je comprends bien, je suis vraiment entré dans ce lac ?
– Et tu as dormi. Chaque soir, une partie de ton esprit nous y rejoins parce que justement tu refuses d’accepter que tu es des nôtres.
– Hahahaha. Je savais que tu étais mystérieux mais pas fou ! Hahaha
 Je trouvai la force de me lever et de sortir mais il ne m’avait pas suivi, rien du tout. Il savait que je devais revenir.
 Moi, j’étais troublé par ses propos et pourquoi ? Parce que je savais que c’était vrai. Tous ces signes n’étaient pas au hasard.
 J’eus envie de parler à une personne neutre ou alors de rester seule et je pensais à aller au lac Tison dont je ne connaissais même pas encore le nom.
 Sauf que j’ignorais quelque chose, ce jour là, le gardien du lac dont j’ignorais l’identité avait interdit les visites sous prétextes que le lac était en colère et était prêt à avaler des gens qui s’y aventureraient.
 J’ai pris une moto qui me laissa à l’entrée et j’avais pénétré l’enceinte du lac en l’absence du gardien qui était parti pour un besoin.  
 J’étais entrain de descendre le sentier pour aller m’asseoir sur le banc de la dernière fois et une fois là-bas , pendant que je fixais le lac , je reçu un appel auquel je ne pu résister cette fois.
 J’ai enlevé mes vêtements et j’ai plongé dans le lac…
Tout se passait bien, jusqu’à ce que je ressente une main qui me tire vers le fond de l’eau… Pas moyen de crier, je suis entrain d’aller au fond. Je ressors quelques rares fois parce que je me bats mais il manque un peu pour que mes forces me quittent.
 Je fais les efforts de sortir de l’eau mais c’est impossible, jusqu’à ce que j’entende la voix de l’ami de mon père… Celui qui était venu me chercher à la gare.
– Abdel !! Abdel ! Abdel !!
 Je ne sais pas comment il est arrivé là, je ne sais pas comment il a su mais il a plongé dans l’eau et quelques secondes après, j’étais à la rive tandis que lui, il se fit engloutir éternellement par le lac Tison…
A SUIVRE….

Episode 14

Linitiation_Au_Lac ep 14

J’avais sûrement assisté là, à la scène la plus horrible de ma vie… Je tremblais! Surtout lorsque je n’avais que vu l’ami de mon père ressortir sa tête une seule fois de l’eau pour ne plus remonter à la surface.
 Avant ça, un tourbillon se forma net à l’endroit où il fut englouti et cette zone devint noire, tout noire comme si elle aspirait quelque chose. Et puis tout redevient calme et stagnante comme si rien ne venait de se passer.
 L’ami de papa avait réellement disparu…
 Au même moment, le gardien du lac arriva en courant et paniqué… Il criait au loin en demandant ce qui s’était passé…
– Que fais tu là ? Mouillé ? Tu étais dans l’eau ?
– Je… Je… Je.
 Je n’arrivais même pas à placer un seul mot. Puis un moment son attention fut attiré par l’eau, je ne sais pas comment il l’avait fait mais moi je n’avais rien vu, ensuite il m’avait demandé…
– Il y’a quelqu’un dans l’eau ? Est ce qu’il y’a quelqu’un dans l’eau ?
– L’ami de mon père… Oui l’ami de mon père est dans l’eau.
 Aussitôt il plongea dans l’espoir de le récupérer entre les mains des esprits de l’eau… Il alla très loin dans les profondeurs et il passa pratiquement dix minutes dans l’eau mais il était ressorti bredouille.
– Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi se retrouve t il là-bas ?
 Où se trouvait donc la force pour ne pas dire le courage de raconter ce que je venais de vivre… On aurait dit que des gens suivaient cette scène… En un temps record, il y’avait déjà des personnes curieuses au lac Tison.
 Le gardien ne faisait que répéter qu’il avait pourtant dit que personne ne devrait s’arrêter ou s’approcher du lac pendant un bon moment, sauf lorsqu’il allait décidé lui même dire que c’est bon.  
– Il a essayé de te sauver c’est ça ?
 J’avais juste hoché la tête… J’avais tout de même espoir que l’ami de papa soit retrouvé vivant mais hélas la réaction du gardien avec les mains dans la tête me fit comprendre que tout espoir était fini.
– L’eau l’a avalé ? Eh! Est ce qu’on s’approche de cette eau n’importe comment ?
– Espérons seulement qu’ils remettent le corps.
 On parlait des esprits comme si c’était naturel, comme si on pouvait les toucher de nos mains et dialoguer avec eux.
 Je me demandais si c’était le même lac où j’étais venu la nuit dernière. Je comprenais l’apparition et la disparition de cet homme mystérieux qui m’avait donné des fruits rouges.
– Il faut informer les autorités. Tu connaissais ce monsieur ?
 Me demanda t-on …
– Oui… cé…c’était l’ami de mon…mon père.
– Il faisait quoi dans la vie ?
– C’était…un…un…poli…policier.
 Il tapa dans ses mains en guise d’étonnement… Je ne mesurais toujours pas la gravité des choses…
Quelques minutes plus tard, le lamido et certains chefs furent informés et puisque j’étais celui qu’on avait retrouvé sur les lieux, je dû assister aux prochains rituels qui étaient d’ailleurs programmés.
 Les plus grands nageurs de région furent appelés d’urgence, les plus grands marabouts et féticheurs étaient au rendez vous.
 Ceux qui évoquaient des prêtres étaient très rapidement interrompus.
– Ici, ce qu’on va faire avec les esprits c’est de dialoguer afin qu’ils remettent ne serait ce que le corps de ce monsieur! Parce que vous tous ici, vous savez ce qui s’est passé. On l’a tiré dans l’eau et il est prisonnier là-bas au fond. Je vais donc laisser la place au personnes désignées de faire leur boulot.
 Et la cérémonie pouvait commencer… il ne fallait pas perdre du temps.
 Tout d’abord un féticheur s’approcha de l’eau, il se courba et passa sa main dans l’eau deux fois et l’eau devint rouge.
 C’était le signe de la colère et du sang.
Il se tourna vers et nous dit.
– Ils l’ont déjà tué et ils sont très fâchés. Il paraît que quelqu’un a troublé leur tranquillité pourtant ils avaient averti qu’ils ne voulaient pas de bruit.
– J’ai pourtant dit que personne n’entre. C’est sûrement au moment où je mangeais que cela s’est produit. Puisque je n’étais pas à la guérite.
 Repondit le gardien au féticheur….
Puis il se courba encore en regardant l’eau. C’était incroyable et ça faisait peur comme si il parlait avec quelqu’un.
 Puis il se redressa et dit…
– Achetez de la nourriture et aussi de l’argent pour leur donner. Peut-être, Je dis bien peut-être ils écouteront votre demande. C’est ce qu’ils disent.
 La femme de la victime étant déjà alertée et présente sur les lieux, alla prendre tout ce qu’elle avait à la maison malgré la peine et la douleur qu’elle ressentait.
– Tu sais que quelqu’un était venu une fois dire qu’il mesure la profondeur de ce lac.
 Demanda une personne parmi à son ami…
– Celui qu’on dit qu’il n’est jamais ressorti ?
– JUsqu’au jour dont je te parle.
 C’était effrayant les histoires qu’on racontait sur cette rivière. J’en avais écouté des milliers
 La femme du policier revint avec des sacs de riz, du sel, de la tomate, de la viande et biensur de l’argent qu’elle remit cette fois au marabout qui fit des choses sur les présents avant de balancer à l’eau, même l’argent on avait jeter dans l’eau.
 Et croyez moi,  en quelques instants, tout fut ingurgité par le lac… Le même marabout toujours dans son rôle de bénédiction et protection appela les nageurs à lui et se mit à leur administrer des peintures et des huiles en parlant des choses à chaque fois qu’il touchait un.
 Quand il termina, il fit signe au féticheur, celui qui était censé servir d’intermédiaire entre les humains et les esprits de l’eau.
 Il dit
– Voila vos fils qui viennent négocier avec vous… Ne les bloquez pas s’il vous plaît ! Si vous ne voulez pas, renvoyez nous les ! Ils ne viennent pas en guerre, ils viennent en paix voir leurs ancêtres que vous êtes.
Ensuite il fit signe aux plongeurs.
 Ces derniers entrèrent dans l’eau et c’est après une heure qu’ils sont ressortis tous les quatre. La déception sur les visages.
– On ne le voit pas !
 Une façon de dire en leur langage : Les esprits refusent de relâcher le corps….
A SUIVRE….

Episode 15

Linitiation_Au_Lac ep 15

Les négociations et les recherches durèrent plusieurs semaines mais le résultat resta négatif jusqu’à ce que la femme épuisée moralement, financièrement et même physiquement décida de laisser tomber et de faire juste le deuil de son mari.
 Papa avait appris la nouvelle mais il n’avait pu arriver à cause de sa santé qui se dégradait depuis quelques semaines déjà.
Moi, j’étais rentré chez moi et j’avais fait des jours et des jours sans sortir chez moi et dans ma tête, je revoyais cette scène horrible dans le lac.
 Et je m’en voulais.  
Les nuits furent plutôt calme ces jours là et j’avais la sensation d’avoir tout oublié le reste…
– Toc Toc Toc !
 On frappe à ma porte… Je prends la peine de demander qui est ce , lorsque je suis la voix de Fatou qui répond que c’est elle…
– Hey Fatou ! Comment tu vas ?
– C’est moi qui te demande si tu vas bien car depuis,  tu es seulement enfermé dans ta chambre et rien d’autre. Je ne sais même si tu manges.
– Je vais bien t’inquiète.
 En disant cela, j’étais sur le point de refermer ma porte, lorsqu’elle me posa alors la question.
– Il se pourrait que tu étais au lac Tison, lorsque ce policier dont toute la ville parle a été englouti par le lac ?
– Oui comme tout le monde, je passais !
– Abdel.
– Oui.
– Tu étais dans l’eau selon les témoignages du gardien.
– Non! Je n’ai pas touché à cette eau et s’il te plaît, j’ai envie de me reposer.
– Abdel tu dois savoir que si tu as été attiré par ce lac au point où tu y es entré c’est parce que d’une part il y’a une liaison avec un monde aquatique. Je ne pourrai te dire en mieux mais tu devrais faire attention. Je ne comprends pas ce qui t’arrive mais sois prudent. Bonne journée.
 C’est où je me suis rappelé des dires de Fayel… L’initiation et l’explication à tous les phénomènes qui m’arrivaient chaque nuit et je conclu qu’il fallait que j’essaye d’en savoir plus.
 Le prochain jour , j’avais cours donc automatiquement je devais voir Fayel et là j’avais envie de lui poser quelques questions.
 À la pause, je suis allé vers lui et il me dit.
– Mes condoléances, j’ai appris la mauvaise nouvelle! Je ne savais pas que c’était un proche de ton père.
– Merci.
– Tu sais, c’est moi qui lui ai dit que tu étais au lac !
– Pardon ?
– Oui, il est venu te chercher juste après qu’on se soit séparé toi et moi et je lui ai dit que tu es allé au lac. Que tu aimes bien ce coin et c’est comme ça qu’il t’a suivi.
– Donc c’est à cause de toi que ce monsieur est mort
– Cetait toi ou lui. Les esprits de l’eau t’avaient attiré sans que tu ne le saches car tu es un étranger… Et ils adorent les étrangers. Tu n’expliqueras jamais pourquoi tu t’y es retrouvé et pourquoi tu as eu cette envie de plonger dans l’eau sauf que tu l’as fait. Vrai ou faux ?
– Fayel, je ne sais pas qui tu es ! Je suis venu pour faire l’école mais je me retrouve dans des choses incompréhensibles
– Oui parce que dès lors où tu as fait ton choix de venir ici, tu as été celui que tout le monde voulait.
– Mais comment ça ?
 Il me demanda de le suivre et nous arrivâmes dans une grande cour commune, puis nous entrâmes dans une maison et il salua en langue.
 Il fit semblant d’être de passage car il souhaitait juste que je vois ce que je devais voir et je vis.
 Lorsque mes yeux se posèrent sur cette photo, j’eus un brun de sursaut mais aussi de frayeur et Fayel l’avait su. Il termina de saluer et me demanda de sortir.
 Une fois à l’extérieur, il dit…
– Est ce que tu as vu ?
– L’homme sur la photo? Je le reconnais
– Où ?
– À Yaoundé. Avant mon voyage il était venu me remettre…
– Une kola, oui je sais! C’est lui qui t’a mit dans ce jeu comme un pion.
– Quoi ?
– La kola en question fait de toi quelqu’un d’important aux yeux de tous les esprits et c’est tout le monde qui essaye de t’avoir… Celui qui ne t’a pas eu, essayera de te tuer.
– Je vais rentrer chez moi.
– Et tu mourras , tant que tu n’as pas accepté ta nature nouvelle.
– …
– Mais ne t’inquiète pas. Fais moi confiance… Tu es du côté des gentils… Je ne te veux pas de mal. La preuve, le lac auquel j’appartiens n’a jamais ôté la vie d’un simple chat mais l’autre…
– Et quels sont les personnes qui appartiennent à l’autre lac ? Est ce que je les connais ? Est ce que je marche avec eux ?
– Le jeu est simple tu vois? Je n’ai pas le droit de les dévoiler , je n’ai pas le droit de t’empêcher de faire quelque chose si ils t’ont attiré vers eux. Je dois accepter et essayer de contrecarrer sinon, ils gagnent.
– En plus c’est un jeu pour vous.
– Qui prend des vies.  Oui
– Dis moi Fatou, elle est bien ?
– Hum… Retournons en classe on sera en retard.
 Son silence à la question éveilla donc les soupçons mais aussi biensur ma curiosité… Ce qui fit donc que le même soir après les cours, je suis rentré chez moi comme d’habitude et en toute sérénité.
 J’ai ouvert et je suis resté à l’intérieur mais j’espionnais Fatou.
 Qu’est ce qu’elle cherchait dehors chaque nuit au point de revenir au petit matin ?
 J’étais obstiné à avoir une réponse à cette question cette nuit. Impossible que je m’endorme, j’attendais le moment opportun.
 Sachant déjà les heures environnantes auxquelles elle sortait, je suis allé l’attendre quelque part et comme je l’avais prédit, Fatou vint passer devant moi caché dans les buissons.
 Je me mis à la suivre sur une moto… Elle aussi était sur une autre. Mais on restait très discret.
 A ma grande surprise, Fatou prenait la direction du lac Tison… Encore ce lac ? Me demandai je… Mais il fallait que je sache la vérité.
 C’est ainsi que je suivi Fatou jusqu’au lac… Décidément ce lac et moi, je n’avais point fini de le voir.
 Mais lorsqu’elle entra, moi je restai à l’entrée devant la guérîtes…
  Je la regardais descendre le petit sentier pour aller se placer en face du lac et quelques secondes après, l’eau se mit à troubler, tourner comme un tourbillon et de ce lac , sorti un énorme gigantesque serpent blanc qui se dressa à des mètres et des mètres au dessus de Fatou.
 J’ai voulu crier pour l’appeler de s’enfuir, mais une main me tint la bouche de manière ferme…
A SUIVRE….

Episode 16

Linitiation_Au_Lac ep 16

La main ferme sur ma bouche, je me fais presque soulevé par cet inconnu qui me tire par derrière… En quelques secondes, je regrette d’avoir fait ce chemin car je pense que c’est la fin pour moi…
 Lorsque nous nous trouvons à l’écart , juste à quelques mètres de l’endroit où je me trouvais au départ, il me retourne et je reconnais le gardien du lac…
– Petit, encore toi ? Tu cherches quoi ici ?
 Il me pose ces questions en chuchotant. Moi, j’essaye de reprendre mes esprits car mon cœur bat la chamade… Je respire fort et je n’arrive même pas à parler.
– Je vois que toi ta vie ne t’intéresse pas!
 Il me regarde dans les yeux et ensuite il me lâche et ajoute.
– Tu cherches quoi chez les étrangers ? Qu’est ce que tu fais ici ? Tu n’es pas censé être là, ce n’est pas le chez toi. Mince.
 Il m’avait l’air très embarrassé… Comme si je venais de commettre un énorme délit.
– Viens te cacher parce que si il te voit tu es mort !
 Il me tire dans sa guérite et me fait asseoir sur le lit, il jette un dernier coup d’œil à l’extérieur et me dit
– Calme toi ! Moi je ne vais pas te faire de mal et je n’ai même pas cette intention
 Jusqu’ici, je n’ai encore rien dit. Il me laisse souffler quelques secondes. Le temps pour moi de réaliser ce que je viens de voir. J’ai toujours du mal à y croire… J’ai toujours du mal à accepter que je viens de voir un énorme serpent blanc sortir du lac.
 Je n’ai pas eu le temps de voir, ni de savoir ce qui s’est passé par la suite. Puisque je voulais prévenir Fatou qu’elle était en danger et là, la première chose que je demande au gardien c’est.
– Il va la manger n’est ce pas ?
– Manger ? Mais manger qui ?
– Le serpent, il va manger Fatou comme il l’a fait avec l’ami de mon père ?
– Il la mange pourquoi ? Elle est venue le voir
– Le voir ?
– C’est son frère !
– Son frère ? Comment ça un serpent est le frère d’un être humain ?
– Il y’a des années Fatou perdait son frère dans ce lac mystérieux, ça au moins tu le sais n’est ce pas ?
– Oui, elle me l’a dit !
– Voila. Alors, chaque nuit elle venait ici pour pleurer son frère et elle demandait à l’eau ou aux esprits si tu veux de lui remettre son frère. Ses larmes troublaient le repos des esprits, alors une nuit, ils firent un pacte.
– Lequel ?
– Elle aura son frère mais il n’appartiendra plus au monde des vivants. Elle l’aura pour elle seule et elle ne pourra que le voir ici dans le lac.
– Mais comment il est serpent ?
– Toi , tu poses trop de questions
– J’aimerai savoir, c’est ma copine… enfin une amie et voisine.
– C’est sa nouvelle nature dans son nouveau monde qui est l’eau. Son frère était quelqu’un de brillant et les esprits tout comme nous, ont besoin des personnes brillantes pour renforcer leurs pouvoirs. Sinon pourquoi penses tu que les personnes qui disparaissent sont des personnes intelligentes le plus souvent ?
– Et quand elle vient le voir, elle parle avec lui ?
– Bon! On va sortir et tu ne feras pas de bruit. Le moindre petit bruit et tu finiras dans les profondeurs du lac et crois moi personne ne saura où tu te trouves et personne ne dira à qui que ce soit car ça restera un des secrets gardé du lac.
 Il ouvrit la porte et doucement, il me plaça où la vue malgré qu’elle n’était bonne, je pouvais apercevoir Fatou et le gros serpent blanc discuter.
 Je n’avais pas rêvé , il y’avait bel et bien un serpent au milieu de ce lac. Mais ce qui m’intriguait c’était Fatou.
 A les voir, ils semblaient bien ensemble. Je ne sais pas de quoi ils parlaient exactement mais ils discutaient. Elle lui avait même apporté des repas.
– Oui, elle lui apporte des plats qu’il aimait lorsqu’il était des nôtres et lui aussi veille sur elle… C’est pourquoi tu verras, les gens approchent cette fille difficilement. Surtout les personnes de l’autre camp.
– L’autre camp ? Quel autre camp ?
– Tu sors d’où ? Tu appartiens à un camp et tu ne sais pas ? Ça se voit dans tes yeux que tu es du lac opposé
 C’était donc vrai ce que Fayel m’avait dit…
– Et c’est tout ce qu’il lui donne ?
– Je n’en ai aucune idée. Personne n’a le droit d’assister à leur discussion… Ils savent juste ce qu’ils se disent tous les deux. Lorsqu’ils finissent, il la transporte et la laisse à un niveau pour qu’elle rentre.
– Je comprends pourquoi, je la vois toujours arriver chaque matin de je ne sais où.
– Ils passent toute la nuit ensemble. Sauf des jours où ils ont un travail à faire dans l’eau , alors il lui demande de ne pas venir sinon, elle ne manque pas un jour de venir le voir.
 J’essayais de comprendre qu’elle avait perdu son frère et refusait de l’accepter au point d’avoir signer un pacte avec les esprits pour pouvoir le voir, mais quel était le vrai prix de ce pacte ?
 Lorsque vous perdez une personne dans des conditions métaphysiques ou mystiques, rassurez vous qu’elle ne sera plus la même si elle revenait.
 C’est pourquoi il est toujours conseillé d’accepter tout ce qui nous arrive et de ne point forcer certaines choses…
– Est ce que tu peux me faire rentrer s’il te plaît.
– Déjà ? C’est rare d’avoir de la visite en ces temps ici mais bon…
– Je reviendrai
 Le gardien du lac, un gars à l’apparence sinistre et effrayant mais plutôt doux à l’intérieur… Il me raccompagna jusqu’à la sortie.
– Ici rien ne pourra plus t’arriver. C’est la limite. Si je te laissais monter tout seul, tu ne serais jamais arriver car ils sont là et se demandaient qui tu étais.
 Qu’est ce qui allait encore me surprendre pourtant j’ai vu une fille parler à un gros serpent blanc ?
 J’ai rejoins la ville mais contrairement à ce que vous pouvez penser, je ne suis pas rentré chez moi, je suis allé au lac, celui de DANG et je l’ai fixé…
 Longuement fixé et je ressentais cette connexion, comme si j’en avais besoin et une fois, il s’est ouvert, comme les portes d’une église….
A SUIVRE….

Episode 17

Linitiation_Au_Lac ep 17

Fuir était synonyme de mourir… Même si je ne voulais pas, je devais accepter pour peut-être échapper…
 La seule erreur que j’avais commise était d’avoir mangé la kola de ce monsieur… Espérant désormais que j’appartenais au coté le plus fort et surtout celui qui était bon.
 Je me suis réveillé sur mon lit ce matin là mais j’avais encore tous les souvenirs de ce qui s’était passé à la veille et cette fois, j’avais abandonné l’idée que c’était un songe, j’avais accepté l’initiation et je l’avais terminé.
 Le lac ouvert, un chemin se créa et je devais le suivre. Une fois au milieu des escaliers qui menaient au fond de l’eau, le lac se referma et je me retrouvais à l’intérieur n’ayant aucun problème.
 Je parlais et respirais sous l’eau.
 En quelques secondes, je me retrouvais dans un monde. Un autre monde semblable à celui ci mais à la seule différence que les êtres qui s’y trouvent sont diversifiés.
 Comme si on m’attendait.
 Fayel vint m’accueillir…
– Enfin, tu arrives. Nous t’avons attendu fatigué. Nous ne voulions pas te perdre…
 Normal que dans un monde qui soit nouveau pour moi, je puisse être ébahi et étonné surtout pour ne pas dire effrayé. Et Fayel le remarqua…
– N’ai surtout pas peur, tu es ici chez toi.
 Les sirènes chantaient, tout le monde me regardait comme si j’étais un roi.
 On me conduit donc chez un monsieur assis sur un trône, ça devait être le roi, c’était d’ailleurs lui… Lorsqu’il me vit arriver, il avait affiché un long sourire qui avait duré et il se leva de son trône.
– Bienvenu
 Me dit il…
– Tu étais clignotant mais aujourd’hui je constate que tu as fini par accepter ta nature nouvelle.
 Je ne savais même quoi dire…
– Ne perdez pas le temps. Terminez l’initiation et accueillez le comme il se doit.
 J’étais donc placé là quand on apporta des gris-gris et des trucs à boire comme quoi, ça devait éveillé mon esprit… On m’attacha des chaînes aux reins et on me donna des danses à faire dans l’eau autour du feu.
 On m’avait appris à transporter mon esprit pour pouvoir rejoindre les miens sans toutes fois toujours me déplacer et surtout bien d’autre choses encore…
Notre principale force était le froid… On savait maîtriser ce côté là et je comprenais maintenant pourquoi à chaque fois, j’avais toujours froid, le sol était glacé et tout ces signes du début.
 C’est donc ainsi que après cela, je me suis retrouvé dans la maison, dans mon lit avec tous les souvenirs de la veille même ceux du lac opposé.
 Comme d’habitude, j’avais entendu l’arrivée de Fatou qui revenait de chez son frère. Au moins cette fois, je savais d’où elle sortait.
 J’aurai pu la laisser, l’ignorer et ne plus lui adresser la parole puisque nous n’étions pas ensemble mais avec mes nouveaux pouvoirs et ma nouvelle façon de voir la vie, je ressentais quelque chose en elle.
 La souffrance d’être conditionnée…
Parfois on peut faire un choix juste parce que on se sent mal. On se dit alors que ce choix nous apportera satisfaction, ce qui sera le cas dès le début mais après qu’adviendra t il ? La suite, comment sera t elle ?
 On se rend donc compte après qu’on aurait dû accepter ce qui est arrivé car maintenant on souffre d’être conditionné.
 Et c’est ce que je ressentais pour Fatou.
J’avais alors décidé de lui en parler, mais je cherchais juste le moyen de le faire et la manière…
Je suis sorti quelques heures après quand je l’ai entendue faire des travaux dehors et lorsqu’elle m’avait vu, elle fronça ses sourcils. Oui elle m’avait reconnu, elle avait ressenti quelque chose de différent.
– Abdel tu vas bien ?
– Oui je vais très bien. Pourquoi ?
– Parce que tu m’as l’air bizarre. Je ne t’ai jamais vu de la sorte.
– Pourtant je suis pareil.
– Si tu le dis !
– Alors, qu’est ce que tu nous fais à manger aujourd’hui ?
 Au départ elle m’a répondu, elle m’a dit qu’elle devait faire un très bon plat et lorsqu’il sera prêt elle devrait me faire signe. Sauf que le temps pour elle de rentrer dans sa chambre et ressortir, Fatou changea littéralement.
 Elle ne m’avait plus adressé la parole de cette journée. Je ne vous dirai pas pour le plat de nourriture, elle ne m’avait pas servi à manger et je savais pourquoi.
 Je savais que c’était à cause de ma nouvelle nature qu’elle avait confirmé sûrement par l’intermédiaire d’un esprit de l’eau ou de son frère.
 J’ose même croire qu’elle détenait une boule de cristal dans sa chambre qui lui révélait des choses…
 Cette situation avait duré plusieurs jours et Fatou avait passé son temps à m’éviter comme de la peste, jusqu’au jour où de retour de chez son frère, elle me trouva devant sa porte, assis.
– Qu’Est ce que tu fais devant ma porte ?
– Fatou je sais qui tu es et je sais d’où tu sors
– Ça ne répond pas à ma question. Qu’est ce que tu fais devant ma porte ?
– Fatou, tu sais qui je suis désormais et je sais qu’on ne peut pas s’entendre sauf que moi je l’ai fait pour t’aider
– Je n’ai pas besoin d’aide ? Fais moi passer !
– Tu n’es pas heureuse de faire ce que tu fais chaque nuit, je le vois dans ton expression chaque matin. Tu te sens obligé de le faire mais en réalité tu ne l’es pas! Chaque a son destin et nous devons accepter tout ce qui arrive même aux personnes les plus chères de nos vies.
 Elle ne parlait pas, mais je savais que mes paroles étaient en train de la changer mais je voulais qu’elle change d’avis.
– Je ne suis pas un méchant et si tu me fais confiance, je pourrai t’aider.
 Je m’attendais à toute réaction, sauf à celle ci. Je me disais qu’elle devrait me repousser et me demander de la laisser mais elle couru dans mes bras et fondit en larmes en me répétant…
– Aide moi Abdel… Je t’en prie aide moi !
A SUIVRE….

Episode 18

Linitiation_Au_Lac ep 18

L’histoire de Fatou était triste mais j’essayais de la comprendre car elle avait agit par amour, pour ne pas vivre toute seule. Son frère, son grand frère était tout pour elle.
 Ils n’étaient que deux…
– Le déroulement de sa mort est vraie… Comme je te l’ai racontée.
 Me dit elle…
– Mais je n’ai jamais voulu accepter que mon frère m’avait abandonné alors je partais chaque fois rester près de la rivière et je pleurai en appelant son nom. C’est ainsi qu’un soir une fée m’est apparu, je me dis que c’était une sirène au vue de sa beauté subliminale. Elle m’a demandé ce que je faisais là, je lui ai dit que j’aimerai que ce lac me remette mon frère… Elle m’a dit qu’elle savait où mon frère était mais qu’il ne pouvait plus revenir avec moi car il n’appartenait plus à notre monde. Alors je lui ai dit que même si il appartenait à quel monde, elle n’aurait qu’à me montrer où il était car j’aimerai le voir et lui parler.
– Et qu’est ce qui s’est passé ?
– Jai agis parce que mon frère me manquait tu vois! J’ai agis parce que je voulais tellement le voir sourire pour la dernière fois avec moi mais j’avais oublié ce détail , et elle me l’avait dit, mon frère n’était plus le même, mon frère n’appartenait plus à notre monde. Il avait changé.
  Je l’écoutais me raconter cette histoire et je la voyais même trembler. Je me demande où est ce que nous devrions arriver dans cette narration…
– Elle me demanda donc de venir le lendemain avec un ami de mon choix pour qu’il m’accompagne… Je t’avoue que je ne savais pas pourquoi elle l’avait fait mais quand elle m’a rassurée que je devais voir mon frère, je suis devenue folle… Je n’ai même pas cherché à savoir qui elle était… Je suis rentrée toute excitée de savoir que je devais revoir mon frère le lendemain… À l’époque je marchais avec un garçon, on était très amis, il était très gentil, je lui avais donc demandé de m’accompagner, il m’a demandé pourquoi et il était vraiment hésitant sauf que j’avais réussi à le convaincre et il finit par accepter… Si j’ai bonne mémoire, je lui avais dit que je partais jeter une fleur dans le lac pour la mémoire de mon frère… Il m’avait dit qu’il ne voulait pas qu’on fasse plus de cinq minutes là-bas.
– Sauf qu’il ne reviendra plus ? C’est ça ?
– ( Avec un petit sourire coupable et triste à la fois ). Lorsque nous sommes arrivés au lac, il était étonné de me voir longer tout au fond du sentier car la dame m’avait demandé de la retrouver au même endroit qu’à la veille… ‘’ Fatoumata, où vas tu ? ‘’ c’est ainsi qu’il m’avait demandé mais je lui demandait de me suivre et de ne pas avoir peur… Il avança encore quelques mètres et il s’arrêta brusquement et me dit ‘’ moi je ne ferai pas un pas de plus et si tu avances encore , je t’abandonne ici ‘’. Je m’étais donc arrêté essayant encore de lui demander de faire un peu d’efforts quand la sirène apparu devant moi et me demanda de venir, elle me tendait la main… Mon ami se mit à crier ‘’ Une sirène, un esprit de l’eau ! Fatoumata éloigné toi ‘’ et moi de lui dire que cette femme est mon amie et qu’elle m’a promis de revoir mon frère, il me regarda et se tourna pour s’enfuir mais le chemin avait disparu et derrière lui, on aurait dit que le lac avait envahit tout le secteur et que nous étions posés au milieu.
– Mince!
– Et ce n’est pas tout, d’autres sirènes comme celle qui était devant moi ont apparu et se sont emparées de mon ami, et avec lui, elles sont allés dans les profondeurs du lac tison. Lorsque j’ai voulu savoir pourquoi et si elle devaient le ramener, elle m’a pris par la main et nous sommes entrés dans l’eau… Je me suis retrouvé au fond du lac avec mon frère enfermé dans une prison. Il souffrait parce qu’il refusait de devenir ce que eux ils voulaient.
– Qu’est-ce qu’ils voulaient de lui ?
– Mon frère devait devenir le serpent légendaire du lac tison… Mais quand il m’a vue arriver, il s’est mis à pleurer car il avait compris que par naïveté elles ( les sirènes ou esprit de l’eau ) m’avaient finalement eue. On m’a interdit de lui parler et de le toucher. On m’a dit que je voulais juste le voir et c’est le cas, si je veux lui parler alors je dois faire plus que avoir donné mon ami. Je ne me rappelais pas de cette partie du contrat mais le fait était fait… Et plus j’avais vu mon frère souffrir que j’ai eu envie de continuer sauf que je n’avais personne pour donner à chaque fois afin que les esprits des fonds marins se nourrissent.
– Et qu’est ce que tu as fait pour que chaque soir vous parvenez à vous voir ?
– Bah j’ai demandé à la sirène ce que je pouvais faire, elle m’a donné des petits pouvoirs de conviction… Je suis donc capable de contrôler l’esprit de quelqu’un et te conduire ici afin que tu viennes toi même te livrer, sans que je ne sois même avec toi. Et je n’ai que le droit de le faire avec les personnes étrangères
– Attends! Donc si je comprends bien, tu as essayé de me livrer au lac ?
 Je m’attendais à une réponse qui m’aurait peut-être réconforté mais elle me dit.
– Oui! En fait, je ne savais pas que ça devait mal tourner et aussi j’aurai dû comprendre que cette histoire aurait une fin depuis que j’ai commencé à me sentir mal de toutes ces personnes que je faisais disparaître ici. Tu étais le prochain mais ton appartenance t’a protégé et tu as été changé avec l’ami de ton père…
 J’étais sidéré et glacé en même temps… Moi qui pensais qu’elle m’aimait bien pourtant je n’étais qu’une proie à ses yeux. Mais ce qui me rassura et me calma c’est le fait qu’elle ne le faisait plus par choix mais par condition.
– Abdel , depuis j’essaye de sortir de ce tourbillon car, même mon frère lorsqu’il a accepté le deal sachant déjà que je suis dans le bain est devenu très exigent… Les personnes qui se font capturer dans les profondeurs de ces eaux ne sont plus les mêmes, même si elles en ressortent après des négociations. Certains meurent, d’autres appartiennent aux deux mondes où d’autres deviennent des méchants…
– Et tu ne penses pas qu’il existe un moyen de te sortir de là.
 Elle me regarda et me dit…
– Je n’aimerai pas courir de risque. Il en existe mais c’est très risqué…
– Je suis prêt à courir ce risque!

A SUIVRE….

Episode 19

Linitiation_Au_Lac ep 19

La solution était très risqué mais il fallait bien que je tienne ma promesse car cette pauvre fille malgré ce qu’elle avait fait par naïveté était elle aussi en danger.
 Le refus de continuer ses actes pourrait indiscutablement la conduire à la mort et il fallait qu’elle arrête tout complètement.
Que faire ?
 Après avoir écouté son histoire tout en vous épargnant certaines scènes, je dû m’asseoir pour trouver une solution. Étant donné que nous avions à faire aux esprits de l’eau, il fallait que le combat soit mené par des personnes de même nature.
 Oui il devait y avoir un combat, sanglant d’ailleurs.
Fatoumata qui était autrefois celle qui se servait des proies pour nourrir le lac devrait maintenant être la proie qui devait nous permettre de pénétrer le lac qui était d’ailleurs interdit à notre clan.
 Je dis nous, parce que je me devais d’en parler aux miens… Fayel et bien sûr les autres que j’avais rencontré. Espérant qu’ils devaient donc accepter de m’aider. J’étais encore loin d’imaginer la haine que Fayel éprouvait envers Fatou.
 Tout commença un soir, où je demandais à Fatima de m’accompagner au lac de Dang… Je voulais la présenter aux autres. Elle accepta car je lui avais demandé de me faire confiance, mais lorsque nous arrivâmes donc au lac, celui ci refusa de me donner l’accès. Il refusait de s’ouvrir comme d’habitude
 J’avais beau plonger mais il resta naturel.
Si ce lac avait été réputé pour tuer comme l’autre, j’aurai sûrement été englouti par lui mais il me laissa m’embrouiller comme je pouvais.
– Ils ne veulent pas de moi Abdel. Je ne suis pas la bienvenue.
– Ne t’inquiète pas! Ils vont ouvrir
– N’insiste pas et c’est normal qu’ils refusent. Je ne suis pas d’ici.
– Tu me fais confiance ou pas ?
 Elle était désespérée mais je me devais de la rassurer. Nous avons attendu plusieurs minutes et le lac s’est ouvert. Pas pour qu’on y entre mais pour que Fayel et d’autres sortent plutôt.
– Qu’est-ce que tu fous avec elle ? Et ici en plus
– Fayel écoute moi s’il te plaît. Je vais t’expliquer et je sais que tu vas comprendre.
– Non! Il n’y a rien à expliquer. Cette fille a causé du tort à plusieurs personnes. Plusieurs étudiants innocents sont morts à cause d’elle et aujourd’hui tu veux l’aider ? Elle n’a qu’à payer pour ce qu’elle a fait.
– J’ai besoin de ton aide Fayel. Tu sais très bien que ce n’est pas de sa faute. Mets toi à sa place une seule seconde. Tu sais comment les esprits de l’eau sont corrupteurs et manipulateurs.
– Je ne sais pas si tu te rends compte de la personne que tu essayes d’aider aujourd’hui. C’est cette même personne qui a essayé de t’offrir à ses amis, il y’a quelques temps. Aujourd’hui tu veux l’aider.
– Tout le monde peut faire des erreurs.
– Oui, mais tout le monde ne peut pas être pardonné. Pour entrer ici, tu dois être avec seul. Si tu es avec elle, alors autant mieux partir.
 Fayel était ferme sur sa décision. Tellement dur, que Fatou finit par craquer et elle s’en alla à chaudes larmes…
– Fayel, réfléchis, je t’en prie! Cette fille ne mérite pas ça!
– Va t’en avec elle.
 Je me suis retourné et j’ai suivi Fatou… J’ai essayé de la consoler comme toute bonne personne et je lui promettais que ça devrait aller.
– Regarde ce que tu vas commencer à faire. Arrête de partir au lac de un! Cesse de voir ton frère et laisse le te chercher.
 Elle accepta mon conseil et chaque nuit, elle la passait chez moi car elle m’avait dit que son frère, lorsqu’il ne l’a voyait pas et qu’il voulait se nourrir, il la cherchait jusqu’à chez elle et il était presque agressif.
 Ne sachant donc pas quel jour, il arriverait, je préférait la mettre en sécurité à la maison. Ne pouvant non plus aussi l’abandonner toute seule, j’avais aussi déserté les réunions au lac de Dang avec mes amis.
 On passa trois à quatre jours par là sans bouger et une nuit alors qu’on dormait, quelque chose avait atterrit chez elle. On avait été réveillé par ce gros bruit bizarre. Elle me regarda et me chuchota.
– Il est là. C’est ainsi qu’il vient souvent.
 Elle se mit à trembler car elle essayait de ne pas montrer qu’elle se trouvait juste dans la pièce d’à côté. Il nous aurait déguster en un coup, surtout moi…
Le frère serpent de Fatou ne l’ayant pas trouvé se présentait donc chaque soir pour la chercher et qu’est ce qu’il faisait ? Il faisait des ravages dans la ville.
 C’était comme des rumeurs, des gens disaient avoir vu un gros serpent blanc traverser la route et on les taxait de fous aussitôt, pourtant c’était vrai.
 Le bétail et les troupeaux de bœufs étaient ses amusés gueules… Il les capturait et les entraînait dans l’eau pour un bon festin.
 Sauf qu’il ne cessait de chercher sa sœur et on nous racontait que tant qu’il n’allait la voir, il n’allait plus dormir dans les profondeurs du lac tison.
 D’un côté , j’ai mes amis qui refusent de me prêter leur secours et je ne peux combattre ce serpent moi seul.
 Plus le temps passe, plus le désespoir s’installe dans mon esprit, le doute aussi, celui de réussir surtout.
Mais je ne cesse de la rassurer et de lui dire que tout irait bien sauf que intérieurement, je ne sais sur quoi je me base…
 Il est minuit, j’ai envie de réfléchir. Je sors pour prendre un peu d’air sur la véranda. J’ai les yeux vers le ciel lorsque j’aperçois la silhouette de la bête glissée aux abords de la barrière en planche qui nous sépare de la route.
 Il est encore plus effrayant de près qu’à distance… J’espère juste qu’il ne m’a pas vu, sinon, il pourrait venir inspecter.
 Je rentre doucement dans la chambre et je dis à Fatou.
– Ton frère est là. Cette fois, il est venu plus tôt et il n’est pas passé par le toit.
– Il se doute de quelque chose ?
– Sûrement.
 Pendant que nous sommes entrain de parler, on entends un gros bruit devant la porte… Un bruit qui fit trembler toute la maison… ainsi que nos cœurs
A SUIVRE….

Episode 20

Linitiation_Au_Lac ep 20

C’est à ce moment que tu te demandes comment et ce que tu fais dans ce genre de situation. Je vous parle d’un serpent blanc effrayant peut-être même plus grand que le monde… Il sillonnait les alentours de notre cité à la recherche de sa sœur et malheur à celui qu’il allait trouver sur son chemin.
– Ne fais pas un bruit.
 Avais je dis à Fatou , qui était agrippée à moi comme un sangsue… À dire qu’elle même craignait déjà son propre frère… Celui là qu’elle avait passé son temps à aider pendant de longues années.
 La porte ne faisait que bouger et ceci très fortement, bientôt elle allait être enfoncée et ceci sous notre regard impuissant mais surtout rempli de crainte…
 Un énième coup sur la porte, puis un dernier et elle s’ouvrît comme les portes d’une grande église… Je me levai brusquement pour me défendre mais je fus réconforter lorsque je vis apparaître plutôt devant moi, mon ami Fayel.
– Shuuut! Ne faites pas de bruits. On doit partir d’ici.
– Fayel. Mais…Mais qu’est ce tu fais la ?
– Le serpent vous cherche et croyez moi ce n’est pas pour vous faire des bisous.
– Oui on sait ! C’est pourquoi nous sommes cachés ici
– Il finira par vous trouver. Nous devons partir d’ici.
 En voulant sortir, le serpent aussi approchait déjà dans notre direction. Fayel referma la porte. Nous fûmes donc désormais trois personnes pris au piège.
 Sauf que j’étais bien loin de savoir qui était Fayel en réalité… il avait plus d’un tour dans son sac.
– Tu as un verre ?
– Oui, il y’a des verres
– Mets rapidement de l’eau dans ce verre
– D’accord
 J’ai pris un verre et j’ai mis de l’eau jusqu’au milieu.
– Depeche toi. Il est presque là
 On courait contre la montre et il fallait à tout prix être rapide.
 Je tends le verre à Fayel qui se met à faire des incantations. Le noir de ses yeux avait disparu. Il demandait de l’aide à sa famille de l’eau et le passage devait être ce verre d’eau.
 Incroyable mais vrai…
Quand il finit de réciter des paroles incompréhensibles, il nous demanda de nous regrouper puis il versa l’eau à nos pieds et là, comme par magie, même si c’était de la magie, on se senti entraîné par les tourbillons et les vagues du lac. J’avais reconnu le goût du lac et en quelques minutes nous fûmes à l’intérieur du lac avec Fatou.
– Merci.
 Lançai je à Fayel.
– Merci de nous avoir sauvé.
– Je l’ai fait pour toi pas pour elle…
– Fayel , je te demande de comprendre cette fille, elle n’est pas si mauvaise que ça.
– Je n’ai rien à comprendre. Je suis en train de te dire que c’est parce que tu es des nôtres que je t’ai sauvé. Sinon, il y’a longtemps, je t’aurai laissé périr dans le lac tison… D’où elle est originaire.
– Elle n’est pas de là-bas… Elle a juste signé un pacte pour voir son frère.
– En tuant des innocents, n’est ce pas ?
– Aidons là… C’est tout ce que je peux te demander s’il te plaît.
 Fayel nous avait laissé et s’en est allé à ses occupations.
 Nous avions passé plusieurs jours dans les fonds de l’eau à négocier une aide des miens mais c’était difficile. J’avais même essayé de causer avec le chef qui ne voulait rien entendre.
 Fatou n’avait pas le droit de faire plusieurs autres jours avec nous car elle était considérée comme une intrus… Du coup elle devait s’en aller bientôt et ceci sans suite.
– Abdel, tu sais quoi ? Laisse tomber. C’est mon destin, je vais l’assumer. Merci d’avoir essayé de m’aider ! J’irai voir mon frère et je verrai ce qu’il me fera mais crois moi, je n’accepterai plus de tuer des gens pour lui
– Je suis désolé mais si au moins, je pouvais t’aider moi seul je l’aurai fait. Sauf que je ne maîtrise pas ce lac et je ne saurai m’aventurer tout seul.
– Ne t’inquiète pas pour moi! Ça ira
 J’étais très triste de la voir sortir pour se rendre au lac tison… Elle avait parcouru des kilomètres et des kilomètres avant d’y arriver. Elle invoqua son frère qui sortit aussitôt puis ils engagèrent leur conversation
– D’où viens tu Fatou ?
– Je voulais juste rester seule et je réfléchissais
– Réfléchir à quoi ?
– Abdel en fait, je regrette tout ce que j’ai fait depuis que j’ai voulu te revoir. Tuer des gens tout ça je suis désolée mais j’ai envie d’arrêter tout
– D’arrêter? Mais qui t’a mit ces idées dans la tête ?
– Personne! C’est moi qui prends cette décision toute seule.
– Fatou je t’aime bien et tu le sais. Même si parfois je suis exigeant et sévère mais tu sais très bien qu’il n’y a pas de chemin retour quand on signe un pacte. Tu as fait de moi le grand serpent du lac alors tu dois l’assumer
– Non! J’arrête !
– Fatou.
 Pris de colère parce qu’il était contrarié, il leva sa tête je ne sais pour quoi faire et c’est à ce moment que nous intervînmes comme des guerriers.
 Les miens avaient finalement décidé d’aider Fatou et nous l’avions suivi dès qu’elle est sortie. Nous nous sommes cachés à tous les coins du lac et au moment opportun, c’est chacun qui sautait de son côté pour plonger et attaquer.
 Prendre l’adversaire par surprise était notre plan mais on se doutait de beaucoup de choses… Le serpent avait prévu celà depuis qu’il avait des soupçons sur sa sœur.
 Une fois dans l’eau , à l’intérieur du lac tison, les esprits guerriers et gardiens nous attendaient comme si on leur avait dit qu’on venait
– Derrière toi !
 Cria Fayel à un des nôtres. Mais trop tard, il se fit transpercer par une fourche et il perdit la vie.
 On se mit à combattre, le lac devint rouge car du sang était en train de couler à gogo… Rare sont nos hommes qui ressortaient vainqueur d’un quelconque duel. L’ennemi était préparé et avait prévu toute attaque.
 L’arrivée du grand serpent blanc dans l’eau nous poussâmes a nous replier.
– Rentrons chez nous ! Rentrons chez nous !
 Beaucoup étaient entrés mais peu étaient ressortis.
 Cette mission fut un échec…
A SUIVRE….

Episode 21

Linitiation_Au_Lac ep 21

Cette défaite était pour les miens une confirmation que je n’aurai pas dû aider cette fille. Dès le retour, je savais que ça devait être une raison pour eux de me crier dessus.
– Par ta faute, nous avons perdu la moitié de nos hommes. Ils ont été engloutis par ce lac dangereux. Ce que tu as tant voulu.
– Je me dis qu’il est même de connivence avec cette fille.
– C’est possible. Le genre qu’il la défendait. On aurait dû le laisser périr depuis
– Maintenant qu’est ce qu’il va faire pour récupérer nos hommes ? A l’heure actuelle, ils sont déjà sûrement dans la gueule du serpent.
– C’est clair et c’est de ta faute.
 Ils criaient tous sur moi mais moi je ne parlais pas. Je n’avais en fait rien a dire juste les écouter me blâmer comme un petit enfant. Je n’avais pas espéré que ça se passe de la sorte, je ne voyais plutôt victorieux mais c’était loin de ce que je pensais.
 Le chef des nôtres me convoqua après qu’il ait appris que par ma faute, il avait perdu de nombreux gardien du lac et que désormais le lac pourrait être à la merci des méchants et que ces mêmes méchants pourraient venir ‘’ gâter ‘’ le lac.
– Quest ce que tu as fait ? Pourquoi as tu convaincu mes hommes de te suivre ? Tu sais ce que ça me cause maintenant ? Qui va surveiller ce grand lac ?
– Je… je n’avais pas prévu que c’est ainsi que ça devait se passer.
– On t’avait bien expliqué que personne de nous n’a le droit de se retrouver dans le lac voisin. Et toi Fayel, tu connais bien les règles, pourquoi avoir accepté tout ça ? Hein?
– Je voulais l’aider, il m’a supplié et il a insisté. Je pensais que je pouvais l’aider. Je… Je suis désolé
 J’étais même encore très loin d’imaginer ce qui m’attendait jusqu’à ce que ma sentence sorte et que je sois bannis à tout jamais du lac avec interdiction formelle de m’y approcher , ni de revenir.
 Lorsqu’on se sent chez soi car après l’initiation, j’étais déjà une personne différente d’avant , on a pas envie de partir de la sorte. Plusieurs vont penser que c’était pour moi un bon débarras mais cette famille était comme ma deuxième famille. Ce chef en me chassant me faisant penser à mon père lorsque je rapportais de mauvais résultats.
 Le lac était triste. Des sirènes avaient perdu leurs tritons chéris, des petits leurs pères et ainsi de suite… Je n’avais personne pour appeler au secours.
 Il me fallait donc partir!!
Je fus rejeté du lac comme une vulgaire me*rde… Je me suis retrouvé à la rive et le lac devant était endormi. Il faisait le deuil.
 J’avais donc perdu, ma deuxième famille et même Fatou. J’avais failli à cette mission. Aurai je encore le goût de continuer mes études avec des remords pareils ?
 Une semaine s’est écoulée et je n’avais revu personne… J’allais en cours mais je n’étais point concentré. J’ai même appelé mon père pour lui dire que je tenais à rentrer car cette ville ne me seyait pas.
 Il m’avait demandé pourquoi et j’avais pu lui donner un mensonge valable qu’il avait validé et pour cela j’avais encore un mois à faire avant de rentrer à Yaoundé.
 Sauf qu’un fameux soir, je me suis rappelé de ce que le chef me disait pendant mon initiation concernant les grands esprits de l’eau.
 ‘’ Les invoquer dépend de ton esprit, il y’a deux choses, soit il va t’aider , soit il va te tuer ‘’
Et par la suite, il m’expliqua comment invoquer le DJINN
Le Djinn est un esprit égyptien maître des eaux et extrêmement puissant qui se représente comme un esprit maléfique ou bénéfique. C’est pourquoi le maître m’avait dit que l’appeler équivaut à deux issues…
 Je me suis dirigé vers le lac malgré l’interdiction, je savais qu’ils n’allaient rien me faire… Dans ma main j’avais des pièces de 100CFA , les nouvelles surtout
 Et pour vous dire, une pièce de 100CFA vaut de l’or dans le monde des eaux. C’est extrêmement beaucoup
 Je suis arrivé près d’un rocher et j’ai pris une pièce j’ai jeté, une seconde pièce , une troisième puis au total les sept. C’est ainsi qu’on l’appelle.
 Maintenant il est libre de venir si il le veut ou pas. Mais ce soir, il avait décidé de venir.
Au loin du lac , comme un bateau moteur, je l’ai entendu arriver à toute vitesse fendant le lac sur son passage.
 Tu ne dois rien avoir comme bijou ou quoi que ce soit sur toi… Le Djinn arriva à mon niveau et prit la forme d’un petit garçon.  Il est capable de prendre la forme de ce qu’il veut, c’est lui qui veut se présenter à toi alors il sait comment il s’amène.
 Il s’approcha de moi et se plaça en face de moi, il ramassa les pièces et replongea dans l’eau.
 Il avait lu mon cœur et il savait ce que je désirais.
 Cette nuit, il avait énormément plu avec un froid incroyable. Le lendemain matin on toqua à ma porte et devinez qui c’était.
– C’est Fatou.
 Je m’empresse d’aller ouvrir la porte et effectivement c’est elle… Je la serre dans mes bras et je lui pose la question de savoir d’où elle sort.
– Prisonnière de l’eau… Mais quelqu’un est venu payer ma tête.
 Oui, le djinn était parti payer la tête de Fatou pour la libérer du pacte avec son frère. Car pour délivrer d’un pacte on convertit les pièces d’argent et on paye dans leur monde.
– Un esprit étranger, il est venu et il a exigé qu’on me laisse partir et il leur a donné beaucoup d’argent
– Ah c’est super.
– Mais l’esprit m’a demandé de te dire d’acheter des parfums et de verser dans chacun des lac
– Des parfums ?
 J’étais encore dans l’ignorance. Je ne savais pas comme vous que les esprits de l’eau adorent les parfums, ils le boivent comme du vin en fait et c’est la plus belle chose que tu peux leur offrir.
 J’en ai acheté et avec Fatou je suis allé jeter dans chaque lac puis nous sommes rentrés.
 Elle m’a dit qu’elle n’avait pas encore le droit de me dire ce qu’elle a vécu là-bas durant tout ce temps mais peut-être un jour.
 On discutait quand je vois mon ami Fayel arriver.
– Bonjour Abdel.
– Fayel.
 Il m’expliqua que mon cadeau ( les parfums ) avaient été apprécié par les autres et qu’ils étaient d’accord que je revienne… Pour moi c’était une bonne nouvelle.
 Pour le lac Tison, j’avais scellé une amitié avec eux car de temps en temps j’allais leur en donner mais il n’a jamais cessé d’être mystérieux et dangereux car le malheureux qui s’y hasarde perdra la vie et chaque année il y’a un cas, sans compter ceux qui disparaissent.
 Mais moi jusqu’à ce jour, je suis immunisé mais je ne suis pas des leurs…
 Fatou libérée, elle a pu vivre comme une jeune fille de son âge… J’ai rappelé mon père que je comptais continuer mes études ici.
 Je ne suis plus jamais redevenu un garçon ordinaire. J’appartiens à deux mondes mais du côté du bien, c’est où j’exerce et ceci ne m’empêche, de vivre normalement ma vie d’être humain….
#FIN

App build by YOUNG BROWN